La Libye menacée par la guerre civile au Soudan

Plus de dix jours après le début des hostilités au Soudan entre l’armée régulière et les Forces de soutien rapide (FSR), The New Arab revient sur les “conséquences désastreuses” que cette guerre civile pourrait avoir sur la Libye, qui possède plus de 300 kilomètres de frontière commune avec le Soudan. La Libye, à l’avenir politique incertain et à la situation sécuritaire fragile, pourrait souffrir de ce conflit à ses portes, d’autant que des combattants et mercenaires opérant dans le pays gardent des liens très forts avec le Soudan.

Pour le moment, les deux gouvernements libyens qui se disputent la légitimité n’ont pas pris parti, en particulier le maréchal Haftar, dont les forces contrôlent une large partie de l’Est ainsi que le Sud, qui partage ses frontières avec le Soudan. Abdelsalam Al-Busaifi, chef de l’autorité militaire dans le sud de la Libye, fidèle à Haftar, a toutefois ordonné à l’armée de barricader les frontières avec le Soudan et d’être attentive à toute tentative d’intrusion sur le sol libyen, explique le site d’information spécialisé dans le monde arabe. Pour ce faire, des avions de reconnaissance seront mobilisés.

La terreur des janjawids

En l’absence d’un contrôle complet dans le sud de la Libye, des groupes armés ont fait de certaines positions leurs bases arrière, explique le New Arab. Parmi ces groupes, les janjawids, dont sont issues les Forces de soutien rapide (RSF) qui combattent contre l’armée régulière. Les janjawids s’étaient établis dans le sud de la Libye afin d’appuyer les troupes du général Haftar. Ces combattants auraient joué un rôle prépondérant dans la consolidation des positions militaires du général et dans les offensives militaires contre Tripoli entre 2019 et 2020.

“Si les janjawids se retirent du sud de la Libye pour s’engager dans les affrontements actuels au Soudan, cela pourrait être embarrassant pour le général Haftar”, avance Musa Tehusay, journaliste spécialiste des questions africaines, cité par Al-Araby Al-Jadid. Le général à la retraite est même soupçonné de soutenir en secret Mohamed Hamdane Daglo, connu sous le nom de “Hemeti”, chef des RSF. Selon des informations reprises par Al-Araby Al-Jadid, Haftar aurait probablement fourni des armes aux RSF en les faisant transiter par l’aéroport de Koufra, dans le sud-est de la Libye. Ce qu’a nié, le 20 avril, Ahmed Mesmari, le porte-parole du général Haftar, cité par le journal arabophone établi à Londres Asharq Al-Awsat.

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