Liban: Un gouvernement de mission "formé dans les 15 jours", dit Macron

LIBAN: UN GOUVERNEMENT DE MISSION "FORMÉ DANS LES 15 JOURS", DIT MACRON

BEYROUTH (Reuters) - Emmanuel Macron a dit mardi avoir reçu l'engagement des autorités libanaises qu'un gouvernement "de mission" serait formé dans les 15 jours, au terme de sa deuxième visite en moins d'un mois à Beyrouth.

Le président français, qui a averti dans une interview au site d'information Politico que les trois mois à venir seraient "cruciaux" pour qu'un véritable changement intervienne au Liban, a proposé d'organiser à Paris une conférence d'aide au Liban dans la deuxième quinzaine d'octobre.

"Ce n'est pas une carte blanche qui est donnée au Liban, c'est une exigence avec un rendez-vous dans six à huit semaines", a dit le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse après avoir rencontré l'ensemble des acteurs politiques du pays du Cèdre.

"L'exigence commence maintenant, et je ne vous lâcherai pas", a aussi déclaré le président, au lendemain de la nomination comme Premier ministre du diplomate Mustapha Adib par le président Michel Aoun.

Son "mandat est clair, il est explicite, il est quasiment impératif", a souligné Emmanuel Macron.

Mustapha Adib composera un gouvernement de mission fait de professionnels "avec l'idée qu'on ne va pas partir pour des mois de tractations", a indiqué le président de la République.

"Des premiers pas ont été faits, ils doivent maintenent être suivis d'effets et de décisions concrètes", a insisté Emmanuel Macron.

Si les promesses ne sont pas tenues d'ici fin octobre, il y aura des "conséquences", a aussi souligné le président français, qui a promis de revenir au Liban en décembre.

Interrogé sur la question d'éventuelles sanctions, Emmanuel Macron a prévenu qu'il pourrait y en avoir en cas de corruption et que le cas échéant, elles seraient coordonnées avec l'Union européenne.

"Ce n'est à coup sûr pas dès l'étape d'octobre parce que nous sommes dans un processus", a-t-il dit.

En réponse à une question sur le parti chiite Hezbollah soutenu par l'Iran, Emmanuel Macron a fait remarquer que ce mouvement devait être pris en compte dans la mesure où il est présent au Parlement libanais. "Il a une clientèle", a-t-il fait remarquer.

Un mois après la double explosion qui a détruit une partie de Beyrouth, le chef de l'Etat français a aussi plaidé pour une meilleure coordination entre les Nations unies et les organisations non gouvernementales pour la distribution de l'aide.

Concernant l'enquête sur l'explosion du port le 4 août, il a indiqué que "l'enquête avance, et nous coopérons techniquement".

(Elizabeth Pineau, avec la rédaction de Beyrouth, édité par Jean-Stéphane Brosse)