Présidentielle au Sénégal : « Les libérations de Sonko et Diomaye Faye changent la donne »

Les deux opposants Sonko et Faye, emprisonnés depuis 2023, ont été libérés jeudi soir après des mois de détention, en vertu d'une loi d'amnistie à l'instigation du président Macky Sall.  - Credit:Sylvain Cherkaoui/AP/SIPA
Les deux opposants Sonko et Faye, emprisonnés depuis 2023, ont été libérés jeudi soir après des mois de détention, en vertu d'une loi d'amnistie à l'instigation du président Macky Sall. - Credit:Sylvain Cherkaoui/AP/SIPA

Ousmane Sonko, leader du parti (dissous l'été dernier) Pastef-Les Patriotes (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité), et son dauphin et candidat à la présidentielle, Bassirou Diomaye Faye ont été libérés jeudi soir après respectivement plus de sept mois et presque un an d'emprisonnement. La libération de ces deux opposants politiques intervient à la faveur de l'adoption par l'Assemblée nationale, le mois dernier, d'une loi d'amnistie concernant tous les « faits se rapportant aux manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024 ». Dès le lendemain de leur sortie, ils se sont aussitôt lancés dans la campagne électorale, commencée sans leur présence le 9 mars dernier. Une nouvelle configuration qui pourrait changer la donne alors qu'approche le premier tour de l'élection présidentielle, dimanche 24 mars. Directeur de recherche et des publications au sein du think tank ouest-africain Wathi, l'analyste politique sénégalais Babacar Ndiaye nous apporte son éclairage.

Le Point Afrique : Qu'est-ce que la libération des deux leaders politiques de l'opposition change dans le jeu politique actuel ?

Babacar Ndiaye : Leur libération impulse une nouvelle dimension à la campagne électorale. Celle-ci avait débuté avec plusieurs figures du Pastef qui faisaient campagne pour la coalition afin de compenser le fait que son candidat, Bassirou Diomaye Faye, était en prison. Évidemment une campagne sans candidat et une campagne avec le cand [...] Lire la suite