Liam Neeson: "J’arrêterai de faire des films d’action le jour où mes genoux me lâcheront"

Liam Neeson dans le film d'action
Liam Neeson dans le film d'action

À 68 ans, Liam Neeson n’est pas "trop vieux pour ces conneries", pour reprendre une célèbre réplique de L’Arme Fatale. Le comédien irlandais brave le coronavirus pour sortir en salles ce mercredi 14 octobre The Good Criminal. Un nouveau film d’action carré et sec, comme il les aime depuis le succès de Taken en 2008.

Liam Neeson incarne Tom, braqueur de génie qui se range après avoir rencontré l’amour. Rongé par la culpabilité, il décide de se rendre au FBI pour payer sa dette envers la société et vivre pleinement sa nouvelle vie. Bientôt doublé par des agents corrompus du FBI, et accusé de meurtre, il n’a pas d’autres choix que de s’enfuir pour prouver son innocence...

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Après plusieurs thrillers très intenses (The Passenger, Night Run, Non-Stop), et après avoir annoncé à tort sa retraite du cinéma d’action, Liam Neeson se renouvelle avec ce Good Criminal, équivalent contemporain des films d’action un peu sentimentaux que tournait Clint Eastwood dans les années 1980 et 1990.

"Il y a vraiment l’atmosphère des films que faisait Eastwood au début des années 1980", acquiesce Liam Neeson lors d’une interview accordée à BFMTV.com. "C’est ce qui m’a séduit au départ. Il y a une certaine simplicité dans cette histoire. C’est une histoire d’amour entre deux personnages d’un certain âge, une histoire de rédemption. Mon personnage tombe amoureux pour la première fois de sa vie..."

"On m’envoie toujours des scénarios de films d’action!"

La référence à Clint Eastwood n’est pas anodine. Il y a plus de trente ans, en 1988, Liam Neeson a débuté en jouant un méchant dans La Dernière Cible, l’ultime volet de la série de L’Inspecteur Harry. Comme Clint Eastwood l’était à l’époque, on pourrait croire que Liam Neeson arrive désormais à un point de saturation avec ces séries B. Au contraire. Il cultive ce goût pour l’action, même lorsqu’il frôle - en toute conscience - l’auto-parodie.

Dans une scène particulièrement intense de The Good Criminal, le comédien menace au téléphone les méchants qui s’en prennent à sa fiancée. Une référence à une célèbre réplique de Taken ("Si vous ne la relâchez pas, je vous chercherai, je vous trouverai et je vous tuerai"), qui n’a pas réjoui l’acteur:

"J’en avais conscience quand on a tourné la scène, mais je dois vous dire très honnêtement que je n’étais pas très content de découvrir cette réplique dans le scénario! Comme j’aimais le scénario, je n’ai pas voulu faire de changements, parce que ça aurait bouleversé la dynamique de la scène. Le public va sûrement adorer ce passage et se dira, 'Yeah, enfin! Vas-y'!"

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Sorti en 2008, Taken a changé la vie de l’acteur. S’il avait déjà remporté de grands succès dans La Liste de Schindler (1993), Gangs of New York (2002) ou encore Love Actually (2003), et participé à des franchises (Batman, Star Wars), Liam Neeson n’avait jamais connu de tels engouements. Pour la première fois, le public se déplaçait pour voir ses "compétences particulières" qui font de lui un "véritable cauchemar" pour ceux qui croisent sa route.

Taken est depuis devenu une trilogie, qui a rapporté 929 millions de dollars au box-office mondial, et Liam Neeson est devenu un genre à lui tout seul. "Je suis très chanceux", confirme-t-il. "On a tourné Taken à Paris il y a treize ans. Taken a montré aux producteurs hollywoodiens ce que je suis capable de faire dans des films d'action."

Il continue de recevoir des propositions pour des films d’action, mais fait attention à bien alterner, pour éviter de se laisser emprisonner. On l’a ainsi vu dans des comédies potaches (Ted 2, Albert à l’Ouest), des drames (Silence, Les Veuves) et dans des westerns (La Ballade de Buster Scruggs).

"Et Hollywood pense toujours à moi pour les films d’action", complète Liam Neeson. "J’ai 68 ans et je reçois toujours des scénarios pour des films d’action! Je vais en tourner un prochainement en Australie. Je vais y aller dans quelques semaines, rester en quarantaine deux semaines, puis on va tourner cette histoire qui tourne autour du FBI. Il y aura quelques scènes d’action, mais rien du niveau de Taken!"

"L’impression d’être un gamin dans un magasin de jouets"

"Ça m’a fait du bien. J’ai eu l’impression d’être en vie", s’exclame le personnage de Liam Neeson dans The Good Criminal pour justifier ses braquages. C’est ce sentiment que l’acteur ressent quand il enchaîne ses films d’action:

"Je ressens vraiment cela. Je travaille avec ce coordinateur de cascades, Mark Vanselow. Nous avons fait 24 films ensemble. J’aime bien travailler avec les cascadeurs et répéter des scènes d’action avec eux. Je m’éclate beaucoup. On travaille très dur pour que les scènes de combat soient les plus réalistes possible et ne ressemblent pas à celles des films de super-héros. J’adore passer du temps avec eux. Quand on est ensemble, j’ai l’impression d’être un gamin dans un magasin de jouets."

Liam Neeson s’occupe toujours de ses scènes de combat, mais pour les cascades, comme sauter d’une fenêtre ou d’une voiture en mouvement à une autre, il laisse la manœuvre à Mark Vanselow.

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L’occasion pour lui de se remémorer d’une séquence de Taken 3, où son personnage doit sauter par-dessus un grillage. La scène, d’une durée de six secondes, compte quinze plans. Une scène restée célèbre en raison de l’absurdité de ce montage complexe: "C’est juste le style de ce réalisateur, Olivier Megaton, avec un montage en vitesse, pour ajouter un tempo particulier à la scène. J’aime bien", défend l’acteur.

En 2017, après avoir annoncé par erreur sa retraite des films d’action, Liam Neeson avait déclaré qu’il ferait des films d'action jusqu'à ce qu'on l'enterre. Trois ans plus tard, il modère son propos:

"J’arrêterai de faire des films d’action le jour où mes genoux me lâcheront", prévient-il. "Je me maintiens en forme depuis de nombreuses années. J’ai mon régime, j’essaye de bien manger. Chaque film nécessite d’être particulièrement en forme. Surtout si vous jouez le personnage principal. Être présent sur un tournage cinq à six jours par semaine, douze heures par jour, nécessite une certaine endurance. Je ressens une grande responsabilité envers l’équipe et je me dois d’être en bonne santé et prêt à tourner. Jusqu’à présent, tout va bien. Aucun accident, aucune coupure. Dieu merci. On va voir jusqu’où ça dure..."

Article original publié sur BFMTV.com