L'hyperactivité des adultes enfin reconnue

Troubles de l'attention, procrastination, pertes d'objets, prise de parole intempestive, impulsivité, addictions… Le trouble psychiatrique de l'hyperactivité (TDAH) n'est plus l'apanage des moins de 18 ans. La Ritaline pourra désormais être prescrite aux adultes par tous les médecins.

Cet article est extrait de Sciences et Avenir - La Recherche n°898, daté décembre 2021.

Hyperactif : si le terme est trop souvent utilisé abusivement pour désigner les enfants turbulents, il caractérise en réalité un véritable trouble. À l'inverse, il est trop rarement employé pour les adultes qui en sont atteints. Depuis le printemps dernier, le méthylphénidate (Ritaline), utilisé depuis 1996 chez les moins de 18 ans en France - et depuis les années 1960 aux États-Unis -, a enfin obtenu son autorisation de mise sur le marché pour une utilisation chez l'adulte. De plus, alors qu'elle était réservée aux seuls psychiatres hospitaliers, sa prescription pourra désormais être réalisée par n'importe quel médecin.

Une posologie délicate à établir

L'histoire de la Ritaline a commencé sur un court de tennis ! Le chimiste suisse Leandro Panizzon, à l'origine de sa synthèse en 1944, aurait testé la molécule sur sa femme, Marguerite (surnommée Rita), adepte de ce sport. Résultat : une rapide amélioration de son jeu du fait d'une meilleure concentration et la naissance d'un nom commercial pour le médicament. Mis sur le marché en France en 1995, le méthylphénidate, un psychostimulant, existe aujourd'hui sous différentes formes (Ritaline, Ritaline LP, Concerta, Medikinet, Quasym) dont les durées d'action varient selon qu'il s'agit de formes à libération immédiate ou retardée. Selon les recommandations en vigueur, le traitement initial se fait à la dose la plus faible possible, la posologie étant ensuite progressivement augmentée par paliers d'une semaine jusqu'à trouver la dose minimale efficace permettant de stabiliser le patient. De possibles effets secondaires imposent une surveillance cardio-vasculaire et psychiatrique.

"On a longtemps pensé que le trouble déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) disparaissait à l'âge adulte, détaille Benjamin Rolland, psychiatre à Lyon. Mais des études ont fait évoluer cette vision : elles ont montré que les signes persistaie[...]

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