«L'humour et les injures sexistes bénéficient d'une grande tolérance sociale»

Paris, le 25 novembre 2017. Comme chaque année, organisations féministes, partis de gauche (PCF, NPA, LO) et syndicats (Solidaires notamment) appellent à défiler pour dénoncer les violences subies par les femmes.

Le Haut Conseil à l'égalité rend public ce jeudi un état des lieux très fourni du sexisme en France et appelle à la mise en place d'un vaste plan de lutte contre ce fléau.

C’est un mal sournois, qui semble solidement implanté, sans que l’on sache précisément dans quelle mesure. Dès lors, comment l’endiguer ? Jusqu’à ce jeudi, il était difficile de mesurer l’ampleur du sexisme en France. Voilà qui est désormais réparé : le Haut Conseil à l’égalité (HCE) vient de rendre public le premier état des lieux de ce fléau. Non qu’il vienne tout juste de débouler dans l’Hexagone (loin de là), mais aussi surprenant que cela puisse paraître, aucune disposition législative ne contraignait à pareil examen, jusqu’à la loi relative à l’égalité et la citoyenneté du 27 janvier 2017. A titre de comparaison, la lourde tâche d’évaluer l’ampleur du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie dans le pays a été confiée depuis 28 ans déjà à la Commission nationale consultative des droits de l’homme. Il était donc grand temps d’agir.

Ainsi, sur une centaine de pages, le HCE livre un bilan peu reluisant, qui commence par une mise au point : non, le sexisme n’est pas une simple «attitude discriminatoire fondée sur le sexe», comme le clame le Larousse, mais bien une «idéologie qui repose sur le postulat de l’infériorité des femmes par rapport aux hommes» et se manifeste par des «gestes, propos ou comportements», des plus anodins (remarques) aux plus graves (viols, meurtres). En matière de violences conjugales par exemple, l’instance souligne le «décalage important entre le nombre de plaintes enregistrées et le nombre de condamnations» : en 2017, 81 080 plaintes ont été enregistrées, qui n’ont abouti qu’à 15 418 condamnations, soit 19 % des cas… Signe s’il en fallait de la grande «tolérance sociale dont bénéficie le sexisme par rapport à d’autres systèmes d’oppression». Pour illustrer son propos, le Haut Conseil a mis l’accent sur deux manifestations quotidiennes largement banalisées (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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