L'homo œconomicus marche de biais

Wall Street évolue en ordre dispersé à mi-séance

«Ça a déjà marché par le passé», «il faut agir à tout prix» ou «le chef à toujours raison»… Autant de réflexes courants en entreprise qui faussent la décision de l'agent économique se croyant pourtant fort rationnel.

Le prix Nobel d’économie 2017 décerné à Richard H. Thaler, le deuxième attribué à l’économie comportementale, met une lumière crue mais nécessaire sur notre côté irrationnel, comme consommateur mais aussi comme décideur. Connaître les biais qui faussent notre jugement peut, peut-être, nous permettre de le corriger.

A ce titre, les travaux des chercheurs Daniel Kahneman, prix Nobel d’économie en 2002, Dan Lovallo et Olivier Sibony mériteraient d’être diffusé largement. On peut rapidement rappeler quelques-uns de ces biais qui amènent des agents économiques supposés rationnels à prendre des décisions entachées d’irrationalité ou privées de fondement rationnel.

Le déjà-vu

Il y a d’abord le biais du déjà-vu : prendre une décision passe souvent par une ou plusieurs hypothèses que l’on prend. Le problème, c’est qu’une fois prise, on néglige tout ce qui pourrait la remettre en cause. L’hypothèse devient une certitude. Ce biais peut affecter les dirigeants expérimentés qui utiliseront, à juste titre, une analogie ancrée dans leur carrière antérieure pour croire dur comme fer à cette hypothèse. Si, en pleine délibération, un comité exécutif fait appel à des comparaisons et des analogies, c’est que le biais du déjà-vu est peut-être à l’œuvre. On doit forcer les participants à changer de point de vue, à tester d’autres hypothèses. Celui qui formule l’hypothèse doit alors mettre en avant les données qui le poussent à la privilégier. Ces données montreront l’incertitude qui l’entoure.

L’action à tout prix

Le biais de l’action à tout prix est la tendance qu’ont les dirigeants à vouloir agir. Si l’incertitude est grande, mieux vaut ne pas agir ou pas tout de suite. Cette tendance à l’action va de pair avec le biais de l’optimisme : nous pensons naturellement que le (...)

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