L'Homme debout : la réalisatrice ne voulait pas de Jacques Gamblin au départ

Orange Studio
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De quoi ça parle ? Pour décrocher un CDI dans l’entreprise de papier peint qui vient de l’engager, Clémence Alpharo, doit pousser Henri Giffard, VRP en fin de parcours, vers une retraite anticipée. Il faut rajeunir l’image de la petite boite. Mais Giffard refuse. Son travail semble être la seule chose qui donne encore un sens à sa vie. Coincée entre la perspective d’un avenir professionnel qui lui permettrait de fuir ses problèmes familiaux et l’affection inattendue qu’elle éprouve pour le VRP, Clémence va devoir choisir…

Jacques Gamblin était trop jeune !

Florence Vignon a rencontré Jacques Gamblin il y a quelques années à l’occasion d’un festival. Le comédien lui a dit faire partie des spectateurs que Le Bleu des villes (1998) avait marqués (premier film de Stéphane Brizé où la réalisatrice jouait le rôle principal et qu'elle a co-écrit) :

"Mais je n’ai pas pensé à lui tout de suite pour Henri Giffard. Malgré l’immense acteur qu’il est, je le trouvais trop jeune pour le rôle. Je voulais éviter par-dessus tout que la relation entre Clémence et Henri soit sous-tendue d’une ambiguïté, car s’il est question d’un lien, il est évidemment filial", confie Florence Vignon.

"Ce vieux VRP qui a raté son mariage et surtout son existence de père, va progressivement trouver un peu de réparation avec Clémence comme la figure d’une fille qu’il aurait pu avoir... Le film a mis du temps à se monter... Le temps a travaillé pour nous ! Jacques s’est finalement imposé comme une évidence."

1er long métrage pour Florence Vignon

Principalement connue pour son travail de scénariste (notamment pour Stéphane Brizé), Florence Vignon a mis en scène un court métrage en 1999 (Le Premier pas). Avec L'Homme debout, elle réalise son premier long métrage :

"Après une première vie d’actrice assez brève, j’ai écrit de nombreuses années pour Stéphane Brizé, puis ensuite pour d’autres réalisateurs aussi bien au cinéma qu’à la télévision comme Cyril Mennegun récemment", se rappelle-t-elle.

"Le désir de passer derrière la caméra me taraudait depuis un certain temps, j’ai sans doute attendu d’être vraiment prête... Ce sentiment de nécessité nous permet d’abattre tous les murs, d’imposer notre regard, de trouver notre liberté."

Adaptation d'un roman

Avec L'Homme debout, Florence Vignon adapte le roman Ils désertent de Thierry Beinstingel. Un livre qu'on lui a proposé d’adapter, ce qui a beaucoup stimulé la cinéaste dans la mesure où elle prenait, à ce moment, du recul par rapport à son activité d’écriture :

"J’ai accepté à condition que ça devienne mon premier long métrage. J’ai fait mon coming out ! Il y avait dans le roman de Thierry Beinstingel tout ce que j’aime, des personnages solitaires et paumés, un mélange de mélancolie, d’absurdité, de pathétique et de loufoquerie."

"Une matière à cinéma et l’occasion de travailler les thématiques qui me sont chères. Celle du libre arbitre face au déterminisme social et familial, du sens qu’on donne à nos existences et la question lancinante qui nous dit : est-il trop tard pour changer de route ?"

Thématique de la pression sociale

L’Homme debout traite des rapports de force et de domination dans le monde du travail. Florence Vignon précise : "Chacun pour sauver sa peau est poussé à écraser l’autre dans une sorte de chaîne alimentaire, cruelle et impitoyable. Mais dans le film la pression ne vient pas seulement de l’entreprise, elle vient aussi de la sphère familiale, surtout pour Clémence."

"Henri, lui, résiste en devenant son propre bourreau, refusant de voir qu’il s’accroche à son travail par peur du vide et de la solitude. Pour Clémence et Henri, sous pression, il y a une lutte entre leur être social et leur vérité intime. C’est en acceptant que ces deux parties d’eux-mêmes se rejoignent que Clémence et Henri trouveront la force de tout remettre en question."

Enjeux pour Zita Hanrot

Zita Hanrot incarne une jeune cheffe d’équipe missionnée pour envoyer Jacques Gamblin en retraite anticipée. Le challenge pour l'actrice était de rendre perceptible la notion de sous-texte, et que le spectateur arrive à ressentir les enjeux intérieurs de son personnage, sans les surligner.

"C’est ce travail d’orfèvre qui rend les situations avec le VRP d’abord comiques puis bouleversantes et progressivement dramatiques. On a le sentiment d’être en permanence dans sa tête, elle nous émeut car nous la suivons pas à pas, sans jamais la juger", explique Florence Vignon. Elle ajoute :

"Son personnage a plusieurs lignes narratives, celle de sa sphère familiale dysfonctionnelle et l’être social avec lequel Clémence n’est pas vraiment en phase. Ces différentes zones se contrarient, jusqu’au moment où le personnage trouve enfin le courage d’affronter ses peurs et son histoire."

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