Sur les LGBTphobies au travail, les personnes trans et non binaires sont les premières touchées

Les personnes trans et non-binaires sont encore trop visées par les LGBTphobies au travail.
DBenitostock / Getty Images Les personnes trans et non-binaires sont encore trop visées par les LGBTphobies au travail.

DISCRIMATION - Oui, l’inclusion des personnes LGBT+ au travail est en progression. Mais cette évolution positive n’avance pas à la même vitesse pour tout le monde, en particulier pour les personnes trans et non binaires. C’est en tout cas ce qu’avance le 4e baromètre de l’inclusion des personnes LGBT+ au travail en France, paru ce jeudi 25 avril, et réalisé par l’Ifop pour l’association L’Autre Cercle.

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Cette étude a été menée auprès d’un échantillon de près de 52 000 salariés ou agents, dont près de 8 000 personnes qui ont déclaré être LGBT+ (lesbiennes, gays, bi/pansexuelles, transgenres). Si elle assure dans son communiqué que « le climat au travail autour des sujets liés à l’orientation sexuelle ou l’identité de genre n’a jamais été aussi progressiste qu’aujourd’hui », certaines « zones d’ombre persistent ».

Les personnes transgenres et non binaires sont ainsi près d’un tiers (35 %) à déclarer avoir constaté des traitements inégaux du fait leur orientation sexuelle ou de leur identité ou expression de genre, contre 21 % pour toutes les personnes employées LGBT+. Ces personnes sont également 37 % à avoir subi au moins une agression sur leur lieu de travail, un résultat supérieur de 9 points par rapport au total de l’échantillon des personnes LGBT+.

« Le noyau dur du halo des discriminations LGBTphobes »

Les transidentités et les non-binarités se révèlent donc « plus que jamais être le noyau dur du halo des discriminations LGBTphobes », avance le rapport. Les chiffres concernant le coming out ne font que confirmer cette triste tendance. Les employés non LGBT+ se déclarent « mal à l’aise » dans 21 % et 16 % des cas en ce qui concerne les coming out transgenres et non binaires, contre 6 % pour ce qui est des coming out gays, lesbiens ou bisexuels.

Ce contexte non inclusif pousse les personnes trans ou non binaires à renoncer plus que la moyenne des personnes employées LGBT+ à indiquer le nom de leur partenaire sur leur mutuelle (46 % vs 23 %), mais aussi à participer à un événement organisé par l’employeur où les partenaires sont invités (44 % vs 28 %).

Malgré ces différences, l’ensemble des personnes LGBT+ sont encore concernées par les LGBTphobies au travail. 28 % des employés LGBT+ « déclarent encore aujourd’hui avoir été victimes d’au moins une agression LGBTphobe au travail : un niveau qui reste élevé depuis plusieurs années », avance l’étude. Plus de la moitié (53 %) déclare avoir entendu une expression LGBTphobes, comme « enculé » (45 %) ou « gouine » (32 %).

Un consensus autour d’enjeux sociétaux

Néanmoins, certains points du rapport montrent de petites évolutions qui tendent à aller dans le bon sens. Le changement des mentalités profite à la visibilité des personnes LGBT+ : « Aujourd’hui plus de 6 personnes LGBT+ sur 10 (60 % vs 50 % en 2018) déclarent être visibles auprès de leurs collègues, et seulement 1 sur 2 auprès de leurs supérieur·es hiérarchiques direct·es (49 %). »

Les actes de violences physiques ont ainsi diminué de 4 points, passant de 14 % en 2021 à 10 %. « Les discriminations LGBTphobes dans la rémunération ou dans le recrutement reculent elles de deux points, pour atteindre respectivement 16 % et 15 % » des personnes LGBT+ interrogées, indique le rapport.

Une majorité des Français interrogés est également ouverte à de nombreuses évolutions. Ainsi, neuf personnes sur dix se disent favorables à « l’accès aux droits parentaux pour leurs collègues ayant eu un enfant via une GPA », même s’ils ne sont pas les parents biologiques. Ils sont aussi 76 % à adhérer à l’accès aux toilettes pour les personnes transgenres ou non binaires selon le genre qu’elles souhaitent. Des chiffres qui témoignent « d’un consensus de plus en plus large sur les enjeux sociétaux d’inclusivité ».

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