LGBT+ : en parler est « de plus en plus difficile » à travers le monde, s’inquiète cette ONG

LGBT+ : en parler est « de plus en plus difficile » à travers le monde, s’inquiète cette ONG (Photo prise lors de la Gay Pride le 25 juin 2022 à Paris)
ALAIN JOCARD / AFP LGBT+ : en parler est « de plus en plus difficile » à travers le monde, s’inquiète cette ONG (Photo prise lors de la Gay Pride le 25 juin 2022 à Paris)

LGBT+ - Censure, arrestations ou encore persécutions : les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes affrontent dans le monde « une augmentation alarmante » des restrictions à la liberté d’expression et d’association, selon Ilga World, une organisation internationale en faveur des droits LGBT+.

« Même parler de nos vies en public devient de plus en plus difficile dans un nombre croissant d’États », a souligné dans un communiqué Dhia Rezki Rohaizad, un des auteurs du nouveau rapport de l’association, publié jeudi et qui porte sur la période janvier 2023-avril 2024.

« Cette tendance est extrêmement préoccupante : l’histoire nous a montré à maintes reprises que les progrès réalisés par nos mouvements dans le monde entier » peuvent être renversés par une élection, a rappelé la directrice exécutive d’Ilga World, Julia Ehrt. Or, en 2024, la moitié de la population mondiale sera concernée par des élections.

Le mouvement qualifié d’« extrémiste » par la Russie

Au cours des 16 derniers mois, par exemple, la Jordanie, le Kirghizistan et l’Ouganda ont formellement mis en œuvre des dispositions légales contre la « promotion » de l’homosexualité, tandis que la Russie a qualifié le « mouvement LGBT international » d’« extrémiste ».

Au moins 59 États membres des Nations unies sur 193 sont concernés, et le même nombre a mis en place des obstacles juridiques à l’enregistrement et au fonctionnement des organisations défendant les droits des personnes LGBT+.

Un tiers des États membres criminalise les relations homosexuelles. La peine de mort y est appliquée dans sept pays : Brunei, Mauritanie, Iran, Nigeria, Arabie saoudite, Ouganda et Yémen. En Afghanistan, Pakistan, Qatar, Somalie et Émirats Arabes Unis, la peine capitale est possible mais avec un cadre légal incertain, selon l’Ilga.

Mais quelques avancées dans le monde

« Une opposition implacable entache les progrès réalisés en matière d’égalité des droits pour les personnes LGBTI », souligne l’association.

Parmi les avancées enregistrées, quatre États membres (Andorre, Estonie, Grèce et Slovénie) ont autorisé le mariage entre personnes du même sexe, portant leur nombre à 35 (+ Taïwan). Et le Népal a pris une ordonnance provisoire pour faciliter de tels mariages. La Bolivie et la Lettonie ont légalisé les unions civiles, tout comme plusieurs préfectures japonaises.

Cinq nouveaux États membres (Allemagne, Équateur, Espagne, Finlande et Nouvelle-Zélande) permettent désormais aux personnes de voir leur genre reflété dans leurs documents officiels sur la base d’une auto-identification, portant à 17 le nombre de pays qui autorisent une telle démarche.

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