LFI veut une commission d'enquête sur l'affaire d'une ex-syndicaliste d'Areva, adaptée au cinéma

Clémentine Autain à Bobigny le 16 février 2023  - Geoffroy Van der Hasselt / AFP
Clémentine Autain à Bobigny le 16 février 2023 - Geoffroy Van der Hasselt / AFP

L'affaire, qui remonte à 2012, est au coeur du film La syndicaliste avec Isabelle Hupert, réalisé par Jean-Paul Salomé et adapté d'un livre-enquête de la journaliste de L'Obs Caroline Michel-Aguirre, en salles mercredi. Son visionnage en avant-première par les Insoumis les a conduits à lancer cette demande de commission d'enquête.

"Se saisir d'urgence"

Isabelle Hupert y joue le rôle de Maureen Kearney, une ex-syndicaliste de l'ancien fleuron du nucléaire français Areva, qui s'était opposée à un accord entre le groupe, EDF et un opérateur nucléaire chinois permettant des transferts de technologie vers la Chine.

"Nous demandons très solennellement à la présidente de l'Assemblée nationale de se saisir d'urgence de cette demande de commission d'enquête", a dit devant la presse la cheffe de file des députés Insoumis Mathilde Panot.

Maureen Kearney avait été retrouvée en décembre 2012 à son domicile, ligotée à une chaise, un manche de couteau introduit dans le vagin et un "A" scarifié sur le ventre. Elle avait été jugée coupable en première instance d'avoir mis en scène cette agression, liée selon elle à son combat syndical, avant d'être relaxée en appel en 2018.

"Un scandale d'État potentiel"

"C'est l'histoire d'un scandale d'État potentiel", a estimé mardi la députée Clémentine Autain. "Progressivement, gendarmerie et justice transforment la victime en coupable", a-t-elle dit, s'interrogeant sur d'éventuelles "pressions".

La demande de commission d'enquête porte aussi sur une affaire impliquant un ancien cadre de Veolia, qui aurait subi des menaces et dont la femme aurait été agressée à son domicile.

"Emmanuel Petit a été licencié après s'être opposé à l'intermédiaire Alexandre Djouhri", qui "aurait réclamé une part dans un dossier de création d'une filiale Veolia au Moyen-Orient", écrit LFI dans le texte de sa demande.

Les Insoumis réclament que soient examinées les étapes des procédures de ces deux affaires, notamment le "choix du parquet de ne pas poursuivre", ainsi que le rôle des responsables politiques et des services de renseignement. Pour que la commission d'enquête voie le jour, la demande de LFI devra être soutenue par une majorité de députés de l'Assemblée, ce qui semble pour l'instant peu probable.

Article original publié sur BFMTV.com