Quand l'extrême droite allemande soutient Emmanuel Macron

Maximilian Krah, chef de l'extrême droite allemande aux Européennes soutiendra bien Jordan Bardella.  - Credit:RONNY HARTMANN / AFP
Maximilian Krah, chef de l'extrême droite allemande aux Européennes soutiendra bien Jordan Bardella. - Credit:RONNY HARTMANN / AFP

À 46 ans, Maximilien Krah sort de l'anonymat en Allemagne. En juillet, les militants de l'Alternativ für Deutschland (AfD) l'ont élu tête de liste pour les prochaines européennes de juin 2024. Fervent catholique, adepte de la messe en latin (« la seule qui survivra », dit-il), cet ancien avocat d'affaires qui a réussi, à Dresde, fait partie de ceux qui ont refondé le parti d'extrême-droite sur un logiciel identitaire. L'AfD, depuis quelques mois, remonte dans les sondages à des niveaux jamais atteints outre-Rhin.

Il peut tabler sur l'élection d'une vingtaine d'eurodéputés à ses côtés au sein du groupe ID où il est allié à Marine Le Pen et Jordan Bardella. Surprise : pour Maximilien Krah, un ancien membre de la CDU-CSU, qui se réclame du « gaullisme projeté dans l'avenir », Emmanuel Macron n'est pas le diable incarné... Cet entretien a été réalisé jeudi 14 septembre, au Parlement européen.

Le Point : Nous sommes à Strasbourg, une ville symbole de la réconciliation franco-allemande et de la fondation de l'Union européenne. Qu'est-ce que la relation franco-allemande vous inspire aujourd'hui ?

Maximilien Krah : Cette relation est plus importante que jamais parce que nous assistons à un changement fondamental du monde. Le temps où l'Occident dominait est révolu ; le Sud Global est en train de s'éveiller. L'Europe doit répondre à une question : voulons-nous être un pôle dans cette future multipolarité, ou voulons-nous être les vassaux des États-Unis d'Amérique ? Et [...] Lire la suite