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L'extension de la procréation assistée validée par le Sénat

L'EXTENSION DE LA PROCRÉATION ASSISTÉE VALIDÉE PAR LE SÉNAT

PARIS (Reuters) - L'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes célibataires et homosexuelles a été validée mercredi soir par un vote du Sénat, au terme d'un débat nourri sur cette mesure controversée du projet de loi bioéthique.

L'article 1 du projet de loi a été adopté par 160 voix contre 116, au lendemain du rejet de plusieurs amendements demandant sa suppression portés par la majorité de droite de la chambre haute.

Les sénateurs ont en revanche annulé le choix, voté par l'Assemblée, de faire rembourser la PMA ainsi étendue par la Sécurité sociale.

L'extension de la PMA "peut choquer certains d'entre vous pour des raisons culturelles mais elle ne touche pas aux fondamentaux de nos lois de bioéthique qui sont la non marchandisation du corps humain, la dignité du corps, le don altruiste etc..", a fait valoir la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.

"Quel avenir pour les enfants privés de père ?", s'est interrogé le sénateur Les Républicains Guillaume Chevrollier, là où son collègue Philippe Bas attirait l'attention sur "la faille qui se créée dans la personnalité en formation d'un enfant qui devient adolescent, qui devient adulte, quand ce manque qui se créé en lui ne trouve aucune réponse."

"Moi j'ai voté pour le mariage entre personnes de même sexe parce que je croyais utile, nécessaire, de reconnaître socialement l'existence d'autres couples, mais je ne crois pas pouvoir voter sur une évolution beaucoup plus profonde du genre humain sur lequel, je crois, la raison doit nous retenir", a dit le sénateur La République en marche Alain Richard, ancien ministre, témoignant des doutes exprimés jusqu'au sein du camp présidentiel.

L'extension de la PMA a été l'objet de plusieurs manifestations d'opposants dont la dernière, dimanche à Paris, a rassemblé 41.000 personnes selon la préfecture de police. Des protestataires se sont aussi rassemblés mardi aux abords du Sénat.

Une vingtaine d'associations, dont "La Manif pour tous", se mobilisent contre la "PMA pour toutes", promise par Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle de 2017, dans laquelle ils voient une première étape vers la légalisation de la gestation pour autrui (GPA), interdite en France.

Une mobilisation qui rappelle, dans une moindre mesure, celle contre le mariage de personnes de même sexe, légalisé en 2013.

Le projet de loi sur la bioéthique a été adopté en première lecture à l'Assemblée nationale à la mi-octobre.

Une fois voté au Sénat, le projet de révision des lois de bioéthique, établi dans le prolongement des lois de 2004 et 2011, repartira à l'Assemblée nationale, qui aura le dernier mot.

(Elizabeth Pineau, édité par Sophie Louet)