L'exposition "IA : Double Je" interroge notre rapport ambigu à l’intelligence artificielle

L’exposition "IA : Double Je" du Quai des Savoirs de Toulouse propose d’exercer son esprit critique sur les applications de l’intelligence artificielle et sur les biais qu’elle peut véhiculer.

"Fête en banlieue"… À partir de cet intitulé, l’IA (intelligence artificielle) Midjourney a généré une image. L’exposition "IA : Double Je" conçue par le Quai des Savoirs de Toulouse et Universciences, la présente d’emblée sur un écran géant. Sur l’image, on peut voir un attroupement autour d’un fourgon en flammes. Pour l’IA, la banlieue est donc synonyme que d’émeutes et de danger.

Si les versions les plus récentes de Midjourney font un peu mieux, on peut tout de même s’interroger : comment fonctionne l’IA, avec quoi est-elle alimentée, quel rapport avons-nous avec elle ? : "Cette exposition vise à exercer notre esprit critique face aux machines et à leurs biais", explique Laurent Chicoineau, directeur du Quai des Savoirs.

Expérimenter et tester les limites de l’IA

Depuis l’arrivée de ChatGPT, on ne parle que d’IA. Pourtant, elle n’est pas née d’aujourd’hui, comme le rappelle la frise chronologique. Le terme a été consacré lors d’une conférence d’informatique en 1956. Le premier chatbot (programme qui simule une conversation humaine), date de 1966. Et la reconnaissance faciale de 1990. Mais les progrès ont été fulgurants ces dernières années et les applications sont partout dans notre vie quotidienne.

L\'intelligence artificielle est au coeur des projets de voitures autonomes. Crédit : Quai des Savoirs
L\'intelligence artificielle est au coeur des projets de voitures autonomes. Crédit : Quai des Savoirs

L'intelligence artificielle est au cœur des projets de voitures autonomes. Crédits : Patrice Nin/Quai des Savoirs

Dans une scénographie interactive, sur fond de pixels noirs et blancs de plus en plus petits qui se combinent finalement dans un gris incertain, "IA : Double Je" invite à expérimenter et à tester les limites de l’IA. On l’entraîne ainsi à reconnaître des décharges sauvages sur une image satellite. Ou encore, on apprend à repérer des tumeurs mammaires sur des clichés d’imagerie médicale, pour entraîner un logiciel de diagnostic. Tout cela est positif et nécessite une réelle collaboration entre l’IA et l’humain, dont les compétences diffèrent.

Opacité et dilemme moral

Plus troublante est l’application de reconnaissance faciale qui, détectant votre visage, v[...]

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