L'ex patron de France Télécom contraint d'expliquer ses propos brutaux

Didier Lombard au palais de justice de Paris, le 6 mai.

Sa phrase sur les départs «par la fenêtre ou par la porte», prononcée devant des cadres, avait choqué, alors que France Télécom connaissait un contexte social dramatique. Didier Lombard a tenté de se justifier lundi, en exprimant des regrets.

«Une phrase idiote», «une erreur», «une gaffe» : l'ex-PDG de France Télécom Didier Lombard, jugé pour «harcèlement moral», dix ans après une vague de suicides de salariés, a exprimé lundi des regrets pour des propos qu'il avait tenus en 2006 devant des cadres. «En 2007, je ferai les départs d'une façon ou d'une autre par la fenêtre ou par la porte.» Didier Lombard a prononcé ces mots le 20 octobre 2006, devant l'association des cadres supérieurs et dirigeants de France Télécom (ACSED).

C'était huit mois après l'annonce de 22 000 départs sur trois ans dans l'entreprise. Jusque là, la direction affirmait que ces départs se feraient de manière «naturelle», sur la base du volontariat et que ce chiffre n'était pas une cible mais une estimation. Ce que les propos brutaux prononcés devant les cadres, un public conquis, semblent démentir.

"Je fais des gaffes. Tout le temps."

«Je fais des gaffes. Tout le temps. C'est une erreur», a déclaré Didier Lombard au tribunal. C'était «un débat ouvert», «une confrontation libre», où il s'est rendu sans script. «Par écrit, ça paraît extraordinaire, mais c'était une chose dite de façon libre et spontanée.»

Quand les juges d'instruction l'ont interrogé sur les mots «par la fenêtre ou par la porte», il a d'abord nié les avoir tenus. Mais devant le verbatim de la convention de l'ACSED, il a bien dû reconnaître. «C'était une phrase idiote. Je la regrette, surtout si elle a eu des conséquences négatives», a-t-il dit au tribunal.

La présidente, Cécile Louis-Loyant lui a rappelé ses fonctions de PDG de l'une des plus grosses entreprises françaises. «Les propos que vous tenez ont une valeur performative? Cela crée ce que ça dit, non?», l'a-t-elle interrogé. La procureure a renchéri : «Vous(...)


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