L'Europe rassurée sur le dossier italien, les banques montent

par Blandine Henault

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en hausse lundi dans la matinée, rassurées par les déclarations du nouveau ministre italien de l'Economie, qui a assuré que le gouvernement dont il fait partie n'avait pas l'intention de sortir le pays de la zone euro, ce qui fait notamment grimper les valeurs bancaires.

Ce soulagement sur le dossier italien aide à reléguer au second plan le fiasco du sommet du G7, alors que le revers de dernière minute du président américain Donald Trump laisse à vif les tensions commerciales internationales.

À Paris, l'indice CAC 40 avance de 0,34% à 5.468,66 points vers 08h20 GMT. À Francfort, le Dax gagne 0,68% et à Londres, le FTSE prend 0,53%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro s'adjuge 0,7%, le FTSEurofirst 300 progresse de 0,59% et le Stoxx 600 de 0,6%.

L'indice Stoxx des banques de la zone euro grimpe de 2%, dopé par le bond des valeurs bancaires italiennes.

Dimanche, le ministre italien de l'Economie, Giovanni Tria, a indiqué que le nouveau gouvernement n'avait aucunement l'intention de quitter la zone euro et qu'il comptait se concentrer sur la réduction de la dette par une relance de la croissance via l'investissement et les réformes structurelles, et non par une politique de déficit budgétaire.

Ces déclarations contribuent à apaiser les deux craintes majeures des investisseurs sur le dossier italien, à savoir un éventuel "Italexit" et un creusement du déficit budgétaire qui compliquerait les relations avec Bruxelles et rendrait la dette insoutenable.

Banco BPM avance de 2,67%, Unicredit monte de 5,26% et Intesa Sanpaolo gagne 4,49%.

La Bourse de Milan grimpe de 2,3%, effaçant ainsi le repli accusé vendredi (-1,89%).

A Paris, Société générale, Crédit agricole et BNP Paribas signent les trois plus fortes hausses du CAC 40, avec des gains compris entre 1,3% et 1,9%.

FIASCO AU G7

Le soulagement sur la situation politique en Italie est perceptible aussi sur les rendements obligataires : le 10 ans italien chute de plus de 20 points de base, pour revenir à 2,898%. Il avait atteint 3,388% au plus fort de la crise fin mai.

L'écart de rendement avec le Bund allemand de même échéance retombe ainsi à 240 points de base contre un pic à près de 320 le mois dernier.

Le fiasco du sommet du G7 a vite été digéré par les investisseurs, les Bourses asiatiques qui avaient ouvert en baisse ayant pour la plupart clôturé en territoire positif.

Seules les places boursières chinoises continentales ont terminé dans le rouge, pour la troisième séance d'affilée, en raison de craintes sur les conditions de liquidités du marché après la mise en place de nouvelles règles sur les China Depositary Receipts (CDR) (comparables aux ADR utilisés aux Etats-Unis) qui permettent aux compagnies chinoises cotées à l'étranger de lancer une cotation secondaire sur leur marché domestique.

De son côté, le Nikkei à Tokyo a gagné 0,48% et l'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie-Pacifique hors Japon prend 0,31%.

Donald Trump a torpillé samedi les efforts de ses partenaires du G7 pour parvenir à un communiqué commun à l'issue de leur sommet au Canada, demandant dans la nuit le retrait de sa signature au bas du document, une volte-face qu'il a justifiée par des déclarations du Premier ministre canadien Justin Trudeau.

Le président américain a réitéré lundi dans une série de tweets ses critiques contre le Canada, tout en menaçant les Européens de ne plus assurer leur sécurité s'ils n'augmentent pas leurs dépenses militaires et n'acceptent pas un rééquilibrage des échanges commerciaux avec les Etats-Unis.

"Les attentes sur ce sommet étaient exceptionnellement faibles et donc il n'y a qu'une très faible réaction des marchés pour le moment", observe Neil Wilson, analyste chez Markets.com.

RENCONTRE AU SOMMET

Les investisseurs se focalisent désormais sur la rencontre, mardi, entre Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un à Singapour. Les deux dirigeants disent avoir pour ambition d'ouvrir la voie à un traité de paix entre les deux Corées - officiellement toujours ennemies depuis la guerre de 1950-1953 - et surtout à une dénucléarisation de la péninsule coréenne.

La semaine sera aussi animée par les réunions de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) mardi et mercredi, et de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi, qui pourraient toutes deux franchir une nouvelle étape dans le resserrement de leur politique monétaire.

Dans cette perspective, l'euro gagne du terrain et revient juste au-dessus du seuil de 1,18 dollar, la devise unique profitant également de l'apaisement des craintes en Italie. De son côté, le billet vert recule légèrement face à un panier de devises de référence, s'éloignant encore de son plus haut de six mois atteint fin mai.

Sur le marché pétrolier, les cours du brut reculent, pénalisés par une hausse de la production en Russie et une par une nette augmentation du nombre de forages aux Etats-Unis.

Aux valeurs en Europe, l'opérateur britannique de satellites Inmarsat bondit encore de 13,23% après le rejet de l'offre de la société américaine EchoStar, jugée trop faible. La valeur avait déjà pris 13,48% vendredi à la suite de spéculations en Bourse.

(Édité par Marc Angrand)