L'Europe pourra bientôt « écouter » les soubresauts du cosmos depuis l'espace
C'est une mission spatiale de nature à bouleverser nos connaissances, non seulement en astrophysique et en cosmologie mais aussi en physique fondamentale. Baptisée Lisa (Laser Interferometer Space Antenna), elle vient d'être adoptée par l'Agence spatiale européenne (ESA), en même temps qu'EnVision, la mission d'exploration de la planète Vénus.
Son objectif : repousser les limites de la révolution scientifique amorcée le 14 septembre 2015, date de la première détection des ondes gravitationnelles – d'infimes ondulations de l'espace-temps produites par l'accélération des objets les plus massifs de l'Univers. Tels deux trous noirs prêts à fusionner, par exemple. Des manifestations prédites un siècle plus tôt par Albert Einstein qui, dans un article publié en 1918, les définit comme la propagation par ondes, à la vitesse de la lumière, de la gravitation.
Mieux percevoir les ondes gravitationnelles
L'intérêt ? C'est un peu comme si la détection de ces ondes gravitationnelles nous avait dotés d'un sixième sens pour appréhender le cosmos et les astres qui le peuplent. Avant elles, nous ne les connaissions que via la lumière et autres ondes électromagnétiques. À présent, nous accédons directement à leur masse en mouvement. « Détecter les ondes gravitationnelles, cela nous permet en quelque sorte d'entendre l'Univers », nous explique Nelson Christensen, directeur de recherche CNRS à la tête du laboratoire Artémis (pour astrophysique relativiste, théories, expériences [...] Lire la suite