L'Europe boursière recule, Wall Street indécise après des records

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Pourtant bien orientées à mi-séance, les principales Bourses européennes ont clôturé en territoire négatif lundi, affectées notamment par le repli des cours des matières premières et de l'énergie, qui les a empêchées de profiter des records de Wall Street.

À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,56% (30,37 points) à 5.360,09 points, tout près de son plus bas du jour. A Londres, le FTSE 100 a perdu 0,35% et à Francfort, le Dax a reculé de 0,46%. L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,48%, le FTSEurofirst 300 0,35% et le Stoxx 600 0,46%.

Au moment de la fermeture des marchés européens, les grands indices de Wall Street évoluaient en ordre dispersé, le Dow Jones gagnant 0,12% alors que le Standard & Poor's 500 était pratiquement stable et que le Nasdaq Composite reculait de 0,23%.

Tous trois ont inscrit des records en début de séance, grâce entre autres aux valeurs de la distribution, portées par les premiers chiffres disponibles sur les dépenses de consommation des Américains pendant le week-end de Thanksgiving.

L'indice S&P du secteur américain de la distribution prenait 0,54% en matinée et le géant du commerce en ligne Amazon a atteint un nouveau plus haut à plus de 1.213 dollars.

MATIÈRES PREMIÈRES ET SEMI-CONDUCTEURS À LA PEINE

En Europe, l'indice Stoxx des ressources de base a abandonné 1,23% et celui du pétrole et du gaz 0,73% sur fond de baisse des cours des matières premières: le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perdait 1,85% en fin de séance à 57,87 dollars, le nickel 3,45% et le cuivre 0,84%.

Les cours des matières premières souffrent notamment des doutes sur la croissance chinoise et des craintes liées à la montée de l'endettement en République populaire. Ces dernières ont contribué au recul des actions chinoises ce lundi, l'indice SSEC de la Bourse de Shanghai cédant 0,92%.

Autre compartiment mal orienté côté actions: celui des semi-conducteurs, après l'abaissement par Morgan Stanley de sa recommandation sur le géant sud-coréen Samsung Electronics, justifié entre autres par le risque de voir le marché des mémoires atteindre bientôt un haut de cycle.

AMS a cédé 4,59%, Infineon 1,84% et STMicroelectronics 1,87%, l'une des plus fortes baisses du CAC.

Sur le marché des changes, le dollar est quasi stable face à un panier de devises de référence, l'annonce d'une hausse inattenduie des ventes de logements neufs en octobre () n'ayant pas suffi à le faire repasser en territoire positif mais simplement à l'éloigner du plus bas de neuf semaines touché auparavant.

HAUSSE INATTENDUE DES VENTES DE LOGEMENTS NEUFS AUX ETATS-UNIS

Le billet vert est handicapé par les incertitudes persistantes sur la réforme fiscale américaine d'une part et sur la nomination de Jerome Powell à la tête de la Fed d'autre part.

Jerome Powell doit être entendu mardi par la Commission bancaire du Sénat, la première étape avant le vote de confirmation du choix de Donald Trump pour succéder à Janet Yellen. Le président américain doit par ailleurs rencontrer mardi des sénateurs républicains pour débattre du projet de réforme fiscale.

Sur le marché des emprunts d'Etat, les rendements des Treasuries se sont orientés à la hausse après les chiffres des ventes de logements neufs, qui plaident pour la remontée des taux de la Réserve fédérale.

Côté européen, les rendements obligataires restent à la baisse, un mouvement favorisé entre autres par les incertitudes sur la situation politique en Allemagne.

Si le Parti social-démocrate (SPD) a accepté de discuter avec les chrétiens-démocrates de la CDU-CSU, ce qui ouvre la voie à une possible nouvelle "grande coalition", les déclarations du jour suggèrent que celle-ci pourrait reléguer au second plan les projets de réforme des institutions européennes.

L'euro est passé dans le rouge après la statistique américaine pour revenir à 1,1920 dollar, après un pic à 1,1960.

Dernier fait marquant du jour: la nouvelle hausse des cours du bitcoin, qui a inscrit un énième record à 9.720 dollars, se rapprochant un peu plus du seuil symbolique des 10.000 dollars.

L'or, profitant de la faiblesse du dollar, s'est contenté d'un plus haut de six semaines juste en dessous de 1.300 dollars l'once.

(Marc Angrand, édité par Véronique Tison)