L'Etat islamique attaque Ramadi, capitale de l'Anbar, en Irak

Affrontements entre forces irakiennes et membres de l'Etat islamique dans les environs de Ramadi. L'organisation djihadiste a lancé vendredi une offensive sur la capitale de la vaste province irakienne d'Anbar, qui s'ouvre à l'ouest de Bagdad, s'emparant de deux quartiers des faubourgs nord. /Photo prise le 9 avril 2015/REUTERS

BAGDAD (Reuters) - L'Etat islamique (EI) a lancé vendredi une offensive sur Ramadi, la capitale de la vaste province irakienne d'Anbar, qui s'ouvre à l'ouest de Bagdad, s'emparant de deux quartiers des faubourgs nord. De grandes parties de l'Anbar étaient déjà aux mains des islamistes avant l'entrée de l'EI dans Mossoul, la grande ville du nord de l'Irak et dans d'autres secteurs sunnites de l'Irak en juin 2014, mais la capitale de l'Anbar, Ramadi, reste disputée. Dans la nuit de jeudi à vendredi, les djihadistes ont enfoncé les lignes de l'armée irakienne au nord de Ramadi à l'aide de véhicules avant d'attaquer à pied, a-t-on appris auprès de responsables de la sécurité et de source hospitalière. Le chef du conseil provincial de l'Anbar, Sabah Karhout, a appelé le Premier ministre, Haïdar al Abadi, pour lui demander de dépêcher d'urgence des renforts militaires et du matériel, expliquant que ses combattants allaient être à court de munitions. Le Premier ministre a donné le coup d'envoi mardi d'une nouvelle offensive visant à reprendre l'Anbar à l'EI, après avoir repris la semaine dernière la ville de Tikrit, au nord de la capitale. De source policière à Ramadi, on indiquait vendredi matin que les djihadistes avaient récupéré la moitié du faubourg d'Albou Faradj, juste au nord de Ramadi. Un membre du conseil provincial, Athal al Fahdaoui, a par la suite indiqué que le quartier était totalement occupé par l'EI. Cette avancée de l'EI a fait fuir des centaines de familles d'Albou Faradj. Les hommes de l'EI sont entrés dans les habitations de policiers et de militaires habitant le quartier et ont tué 15 membres de leurs familles. Un attentat à la voiture piégée a fait sauter le pont reliant Ramadi et Albou Faradj, de part et d'autre de l'Euphrate, apprend-on auprès de la police. Cette source policière et un responsable militaire ont accusé des membres de la tribu d'Albou Faradj d'avoir laissé les djihadistes s'infiltrer dans le secteur. L'EI s'est également emparé du quartier adjacent d'Albou Aitha, selon Athal al Fahdaoui et un chef tribal local, le cheikh Ghassan al Ithaoui. (Saif Hamid avec Isabel Coles; Danielle Rouquié pour le service français)