L'Etat français lâche Carlos Ghosn

En France, l'Etat a fini par lâcher Carlos Ghosn. Le principal actionnaire de Renault ne soutient plus le PDG du groupe automobile, détenu au Japon. Ce mercredi, le ministre français de l'économie Bruno Le Maire a demandé à ce qu'un conseil d'administration soit convoqué "dans les prochains jours", pour lui trouver un successeur. Une décision saluée par ce représentant syndical. "Il est temps de passer à autre chose et d'avancer", estime Bruno Azière, délégué central syndical chez Renault. "On attendait effectivement de voir l'évolution du dossier, mais les dernières évolutions, justement, avec les deux nouvelles inculpations de monsieur Ghosn et son changement de statut, n'étant plus aujourd'hui gardé à vue mais maintenu en prison, changent considérablement la donne pour l'entreprise". Nissan et Mistubishi, qui s'étaient alliés au constructeur français, n'ont pas attendu, et ont révoqué le mandat de Carlos Ghosn, à la tête de leur conseil d'administration dès fin novembre. Ce jeudi, le tribunal de Tokyo a rejeté en appel sa demande de libération sous caution, redoutant une possible fuite à l'étranger. Une requête qui sera portée devant la cour suprême, selon son avocat. Depuis deux mois, le PDG de Renault est incarcéré dans une prison japonaise, visé par trois inculpations, pour abus de confiance et malversations financières. Des accusations qu'il a démenties, lorsqu'il a pu s'exprimer pour la première fois lors d'une audience, la semaine dernière.