Les YPG cherchent à s'étendre, pas à combattre l'EI, dit Ankara

Les récents événements de Rakka montrent que la milice kurde YPG (Unités de protection du peuple) est plus préoccupée par la conquête de territoires que par la lutte contre le groupe Etat islamique (EI), a déclaré jeudi le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu (photo). /Photo prise le 24 octobre 2017/REUTERS/Umit Bektas

ISTANBUL (Reuters) - Les récents événements de Rakka montrent que la milice kurde YPG (Unités de protection du peuple) est plus préoccupée par la conquête de territoires que par la lutte contre le groupe Etat islamique (EI), a déclaré jeudi le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu.

La BBC a révélé lundi que les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance arabo-kurde dominée par les YPG et soutenue par la coalition anti-EI sous commandement américain, avaient scellé un accord avec les djihadistes pour la prise de la ville syrienne de Rakka en octobre qui a permis l'évacuation de dizaines de combattants de l'EI armés parmi les civils.

La Turquie a déclaré mardi soir que l'information de la BBC était "grave et édifiante" et démontrait selon elle le risque de "combattre une organisation terroriste en s'aidant d'une autre". Ankara considère comme "terroristes" les milices kurdes combattant au sein des FDS et dénonce régulièrement le soutien que leur accordent les Etats-Unis.

Mevlut Cavusoglu a également souligné que la Turquie faisait face à d'importants retards dans la livraison de matériel militaire américain, en raison des pratiques politiques à Washington, et souhaitait développer des solutions alternatives.

"A l'évidence, comme ces périodes se prolongent, nous développons des moyens alternatifs pour acquérir l'équipement et les systèmes dont nous avons besoin, principalement grâce à nos ressources nationales", a dit le ministre des Affaires étrangères.

La Turquie a récemment mené à bien l'achat de missiles russes sol-air S400, une opération interprétée par ses alliés occidentaux comme un camouflet pour l'Otan dont elle est membre.

Ankara a également conclu un accord préliminaire avec le consortium franco-italien Eurosam, contrôlé par le missilier européen MDBA et le groupe français Thales, pour développer ses propres systèmes de défense aérienne.

(Tulay Karadeniz, Tuvan Gumrukcu; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)