Les violences ont déplacé 1,1 million de personnes en Centrafrique

Plus de 1,1 million d'habitants de la République centrafricaine, soit plus de 20% de la population, ont été déplacés par les violences qui menacent de replonger le pays dans la guerre civile /Photo d'archives/REUTERS/Siegfried Modola

DAKAR (Fondation Thomson Reuters) - Plus de 1,1 million d'habitants de la République centrafricaine, soit plus de 20% de la population, ont été déplacés par les violences qui menacent de replonger le pays dans la guerre civile, écrit le Haut Commissariat de l'Onu pour les Réfugiés (HCR) dans un rapport publié vendredi. La Centrafrique est depuis le mois de mai le théâtre d'un regain d'affrontements entre milices dans plusieurs régions. Cette résurgence des violences a contraint 500.000 Centrafricains à se réfugier à l'étranger, tandis que 600.000 autres ont été déplacés à l'intérieur des frontières du pays. Selon le HCR, jamais les déplacements de populations n'avaient atteint une telle ampleur depuis la prise du pouvoir par les rebelles musulmans de la Séléka, en mars 2013, et les affrontements qui ont suivi avec les miliciens chrétiens anti-balaka. Les casques bleus de la Minusca, qui ont pris le relais de la force française Sangaris, et les forces de sécurité nationales éprouvent les pires difficultés à endiguer la spirale de violences et l'Onu redoute que la situation ne débouche sur un nouveau conflit majeur. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'Onu estime par ailleurs que 2,2 millions de Centrafricains nécessitent une aide humanitaire - la population totale était estimée à 4,6 millions d'habitants par la Banque mondiale en 2016. Mais plusieurs ONG comme Médecins sans Frontières (MSF) et Plan International, dont les équipes sont victimes d'attaques et les installations de pillages, ont dû se résoudre ces derniers mois à suspendre leurs opérations. Quant au financement de l'aide, il tarde à se matérialiser. L'Onu a estimé à 497 millions de dollars (415 millions d'euros) le budget nécessaire en 2017 pour faire face à la crise humanitaire. Seuls 148 millions de dollars sont financés à ce jour. "Si de nouvelles ressources ne sont pas réunies pour faire face aux besoins croissants, les conséquences pourraient être désastreuses", a dit Andrej Mahecic, porte-parole du HCR, dans un communiqué. (Kieran Gilbert, Henri-Pierre André pour le service français; Thomson Reuters Foundation est la fondation caritative de Thomson Reuters dédiée à la couverture des sujets humanitaires et liés aux droits des femmes, à la lutte contre la corruption et au changement climatique.; http://www.trust.org)