Les USA attribuent l'attaque chimique en Syrie au régime d'Assad

WASHINGTON (Reuters) - La Maison blanche a imputé mardi l'attaque à l'arme chimique commise mardi matin dans la province d'Idlib en Syrie au gouvernement du président syrien Bachar al Assad, tandis que le département d'Etat évoquait un possible crime de guerre. Le gouvernement américain estime qu'il s'agit d'une attaque au gaz sarin, qui a été menée, "de façon quasi-certaine", par les forces loyales au président syrien Bachar al Assad, apprend-on dans l'entourage de l'administration américaine. Le secrétaire d'Etat Rex Tillerson a déclaré que cette attaque montrait comment Assad opère, avec "une barbarie sauvage, sans complexe". Il a appelé l'Iran et la Russie, les alliés du président syrien, à faire usage de leur influence sur le régime syrien pour faire en sorte que ce genre d'attaque "horrible" ne se reproduise plus. "Ces actes odieux du régime de Bachar al Assad sont une conséquence de la faiblesse et de l'irrésolution de l'administration précédente", a pour sa part déclaré le porte-parole de la Maison blanche Sean Spicer à propos du prédécesseur de Donald Trump, Barack Obama. "Le président Obama a dit en 2012 qu'il établirait une 'ligne rouge' contre l'utilisation des armes chimiques et n'a rien fait." Après l'attaque au gaz sarin qui avait tué plusieurs centaines de civils dans la région de la Ghouta, près de Damas, en août 2013, les Etats-Unis avaient menacé d'intervenir militairement en Syrie avant de renoncer après la signature d'un accord avec la Russie, l'allié de Damas, qui prévoyait un démantèlement de l'arsenal chimique syrien. Sean Spicer a refusé de dire ce que feraient le gouvernement américain concernant la dernière attaque, qui s'est produite dans le village de Khan Cheikhoune. Il a toutefois souligné que le président Donald Trump avaient évoqué le sujet avec son équipe de la sécurité nationale. Le département d'Etat a dit enquêter sur l'attaque, qui aurait fait une centaine de morts, selon l'Union des Organisations de Secours et Soins Médicaux (UOSSM). "Nous rassemblons les faits (...) et si c'est ce que cela paraît, alors c'est clairement un crime de guerre", a dit un responsable du département d'Etat qui s'exprimait sous le sceau de l'anonymat. Lors de son point de presse, le porte-parole de la Maison blanche a réaffirmé l'opinion exprimée par les principaux conseillers de Donald Trump ces jours derniers, à savoir que les Etats-Unis n'avaient plus pour priorité le départ de Bachar al Assad mais la défaite de l'Etat islamique. (Steve Holland et Lesley Wroughton; Eric Faye et Danielle Rouquié pour le service français)