Les trois derniers présidents français coûtent 9,6 millions d’euros par an à l’Etat

(AFP/Kena Betancur/Money Sharma/Patrick Kovarik)

Le député PS de l’Aisne René Dosière a mis à jour sur son blog les dépenses annuelles de l’Etat pour les trois derniers présidents de la République. Instaurées pour la 1ère fois pour les besoins de Valéry Giscard d’Estaing, c’est évidemment à ce dernier qu’elles profitent le plus.

Rien de nouveau à l’horizon : même après la fin de leur mandat, les anciens présidents français continuent d’être financièrement pris en charge par l’Etat. Mais qui des trois derniers chefs d’Etats coûte le plus à la France ? Quatre ans après la publication de son livre “L’argent de l’Etat”, dans lequel il épluchait les dépenses étatiques et en particulier celles réalisées sous Nicolas Sarkozy, le député PS de l’Aisne René Dosière récidive et évalue à nouveau ce que coûtent à la France ses anciens présidents.

Bilan : Valery Giscard d’Estaing, Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac coûtent 9,6 millions d’euros par an à l’Etat en dépenses de fonctionnement, personnel et protection.

Ce jeudi, René Dosière proposait sur son blog une résolution visant à “clarifier, préciser et limiter les avantages consentis par la Nation envers ses anciens présidents”. Il ajoute qu’après 17 mois d’attente, il a enfin obtenu une réponse à sa “question écrite au ministère de l’Intérieur sur le coût de la sécurité” ; il a ainsi pu ajuster les calculs qu’il avait déjà effectués le 27 janvier 2015 et qui s’élevaient à 6,2 millions d’euros par an. Il ajoute que François Hollande a demandé au Premier président de la Cour des comptes et au vice-président du Conseil d’Etat de lui faire des propositions sur le statut des anciens présidents.

VGE est le président le plus coûteux

Dans le détail, ces dépenses s’élèvent à 3,9 millions d’euros par an pour Valéry Giscard d’Estaing (2,5 en protection, 1,1 en personnel, 0,3 en fonctionnement), qui reste l’ex-président le plus coûteux pour l’Etat. Derrière lui, arrive Nicolas Sarkozy, pour qui sont dépensés annuellement 3,3 millions d’euros (1,8 en protection, 1,2 en personnel, 0,3 en fonctionnement). Enfin, Jacques Chirac clôt la marche avec 2,4 millions (1,3 en protection, 0,9 en personnel, 0,2 en fonctionnement).

Chacun bénéficie de droits supplémentaires : un appartement de fonction meublé, deux policiers pour leur protection rapprochée, une voiture de fonction avec deux chauffeurs et sept collaborateurs permanents.

La surveillance de la propriété de VGE à Authon (Loir-et-Cher) par des gendarmes coûte 1,3 million d'euros par an tandis que le château de Jacques Chirac à Bity (Corrèze) revient à 502.407 euros. D’après Les Echos, Nicolas Sarkozy n'a pas de propriété de ce type. Côté surveillance rapprochée, c’est en revanche ce dernier qui remporte le gros lot : sa garde rapprochée, assurée par la police nationale et les CRS, ajoutée à celle de ses domiciles parisiens, coûte 1,79 millions d’euros devant VGE (1,13 million) et Jacques Chirac (800.756 euros). Cette garde statique nécessite 6 effectifs chaque 24 heures.

Enfin, Valéry Giscard d’Estaing est le seul à toucher la rémunération mensuelle de membre du Conseil constitutionnel (12 000 euros).

Des droits présidentiels qui reposent sur une simple lettre de 1985

Malheureusement pour eux, les préceptes dudit statut d’ancien président reposent “ sur la seule base d’une lettre personnelle “ écrite en 1985 par Laurent Fabius, alors Premier ministre sous François Mitterrand, à Valéry Giscard d’Estaing, qui fut président de 1974 à 1981. Cette lettre a été publiée par René Dosière sur son blog ; on peut y découvrir toutes les dispositions dont peut bénéficier VGE, de la prise en charge des factures de téléphone jusqu’à la “gratuité sur l’ensemble des réseaux ferroviaires, aériens et maritimes dans la meilleure classe”.