Les tensions s'apaisent, les actions repartent

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes confortent leurs gains vendredi à mi-séance et Wall Street est attendue en hausse à l'ouverture, le ton conciliant adopté par la Corée du Nord après la décision de Donald Trump d'annuler sa rencontre avec Kim Jong-un favorisant un regain d'appétit pour le risque.

À Paris, le CAC 40 prend 0,55% à 5.578,97 points vers 10h30 GMT, ayant effacé la totalité des pertes de la veille. À Francfort, le Dax gagne 1,03% et à Londres, le FTSE avance de 0,21%.

Les tensions politiques pèsent toujours en Italie, où la Bourse de Milan cède 0,24%, et en Espagne, où celle de Madrid perd 0,59% après l'annonce par le Parti socialiste espagnol du dépôt d'une motion de censure contre Mariano Rajoy au lendemain de la condamnation du Parti populaire (PP), le parti du chef du gouvernement, dans une affaire de corruption.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 gagne 0,36%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,5% et le Stoxx 600 0,4%.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,2% à 0,4%.

La tendance en Europe a été soutenue par l'annonce d'une stabilisation du climat des affaires en mai en Allemagne après cinq mois consécutifs de détérioration, selon l'enquête mensuelle de l'institut Ifo.

La croissance du produit intérieur du Royaume-Uni a par ailleurs été confirmée à +0,1% au premier trimestre, une annonce qui a eu peu d'effet sur les marchés.

Au lendemain de l'annonce par Donald Trump de l'annulation du sommet prévu le mois prochain avec Kim Jong-un en raison de "l'hostilité affichée" selon lui par Pyongyang, le vice-ministre nord-coréen des Affaires étrangères à regretté cette décision en assurant que son pays restait "ouvert" à un règlement des différends entre les deux pays.

Cette manifestation de bonne volonté a été saluée sur les marchés asiatiques.

Jeudi, déjà, Wall Street avait fini nettement au-dessus de ses plus bas, le Standard & Poor's 500 limitant son repli à 0,2% en clôture.

L'AUTOMOBILE REPART, SAFRAN GRIMPE

L'heure est à la détente aussi sur le marché obligataire: le rendement à dix ans américain, tombé jeudi à 2,955%, son plus bas niveau depuis deux semaines, avec le mouvement soudain de repli sur les actifs refuges, est remonté autour de 2,97%.

La baisse se poursuit toutefois en zone euro, le dix ans allemand redescendant sous 0,45%. L'écart de rendements ("spread") entre les titres à dix ans allemands et italiens a d'ailleurs dépassé 200 points de base, au plus haut depuis juin 2017.

Côté actions, le rebond profite à la quasi-totalité des secteurs, y compris à l'automobile, qui reprend 0,53% après la forte baisse provoquée jeudi par les menaces de taxes à l'importation aux Etats-Unis.

Le compartiment du pétrole et du gaz (-0,43%) et celui des matières premières (-0,47%) sont à la traîne, pénalisés par la baisse des cours.

Le prix du baril de Brent recule en effet de 2% pour repasser sous 77 dollars après les déclarations russes sur la possibilité d'une augmentation de la production dès le mois prochain et les informations de Reuters selon lesquelles l'Opep et plusieurs pays extérieurs à l'organisation discutent d'une hausse d'environ un million de barils par jour de leurs pompages.

Du côté des valeurs individuelles, Safran prend 1,69%, l'une des plus forte hausses du CAC 40, à la faveur d'un relèvement de recommandation d'AlphaValue.

Les principaux indices boursiers européens s'acheminent vers leur première baisse hebdomadaire depuis mars (de l'ordre de 0,4% pour le CAC et de 0,45% pour le Stoxx 600), conséquence des tensions commerciales et politiques mais aussi des signes de ralentissement de l'économie européenne.

(Édité par Marc Angrand)