Les résultats des semi-conducteurs de mauvais augure pour les techs

par Cate Cadell et Ju-min Park

PÉKIN/SÉOUL (Reuters) - Les résultats inférieurs aux attentes des fabricants de puces SK Hynix et Texas Instruments, conjugués aux avertissements émis par Samsung et Apple augurent de perspectives moroses au premier semestre pour le secteur technologique sur fond de net ralentissement de l'économie chinoise.

Le groupe sud-coréen SK Hynix, deuxième fabricant mondial de puces de mémoire et dont les ventes dépendent pour plus d'un tiers de la Chine, a fait état jeudi d'un repli de 1% de son bénéfice au quatrième trimestre, le premier recul en deux ans.

L'américain Texas Instruments (TI), qui fournit notamment à Apple des composants, a pour sa part raté le consensus sur son chiffre d'affaires trimestriel publié mercredi, en raison de la faiblesse de la demande en Chine, en particulier sur les smartphones.

L'économie chinoise, qui a contribué à hauteur de près d'un tiers de la croissance mondiale ces dernières années, a ralenti au quatrième trimestre 2018, revenant à son plus bas niveau en près de 30 ans.

Les ventes de smartphones dans le pays, premier marché au monde pour le secteur, ont chuté d'environ 12% l'an dernier, montrent des données de marché. Elles vont encore reculer de 3% cette année, pour passer sous la barre des 400 millions d'unités, une première en cinq ans, selon les estimations du cabinet Canalys.

Apple, évoquant spécifiquement la Chine, a été le premier à avertir sur ses prévisions, suivi par Samsung.

Taiwan Semiconductor Manufacturing (TSMC) a prédit jeudi une chute de près de 14% de ses ventes au premier trimestre, soit sa plus forte baisse en 10 ans.

"La demande dans le secteur des technologies va être plus faible que prévu au premier semestre", estime Lee Jae-yun, analyste chez Yuanta Securities.

L'équipementier néerlandais ASML a cependant déclaré ne pas voir la demande chinoise faiblir.

La situation pourrait également s'améliorer pour Samsung et SK Hynix si la demande des centres de données rebondit.

Le chinois Huawei, deuxième fabricant mondial de smartphones derrière Samsung, s'est montré plus optimiste pour ses perspective, n'excluant pas de ravir la première place à son concurrent sud-coréen cette année.

(Cate Cadell à Pékin et Ju-Min Park à Séoul; avec Heekyong Yang et Sijia Jiang; Claude Chendjou pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)