Les opérations ont commencé à Sindjar, dit Erdogan, mais l'Irak dément

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a assuré dimanche que l'armée turque avait entamé ses opérations dans le secteur de Sindjar, dans le nord-ouest de l'Irak, où elle avait menacé de lancer une incursion. /Photo prise le 24 mars 2018/REUTERS/Presidential Palace/Kayhan Ozer

ISTANBUL (Reuters) - Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a assuré dimanche que l'armée turque avait entamé ses opérations dans le secteur de Sindjar, dans le nord-ouest de l'Irak, où elle avait menacé de lancer une incursion.

"Nous avions dit que nous irions jusqu'à Sindjar. Les opérations ont commencé là-bas maintenant. Le combat est intérieur et extérieur", a lancé le chef de l'Etat à la foule, lors d'un déplacement dans la province de Trabzon, au bord de la mer Noire. Il n'est donné de précisions sur les opérations auxquelles il faisait allusion.

Le commandement conjoint des opérations de l'armée irakienne a démenti que des troupes étrangères aient franchi la frontière irakienne.

"Le commandement des opérations a confirmé que la situation dans (les provinces de) Ninive, Sindjar et dans les zones frontalières était sous le contrôle des forces de sécurité irakiennes et il n'y a aucune raison que des troupes franchissent la frontière irakienne vers ces régions", a déclaré l'armée irakienne dans un communiqué.

Selon des sources à Sindjar, il n'y avait aucune activité militaire inhabituelle dans le secteur dimanche.

Vendredi, des sources dans le nord de l'Irak ont indiqué que les activistes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) allaient se retirer de Sindjar, où ils se sont implantés en 2014 après s'être portés au secours de la minorité des Yazidis, alors attaquée par les djihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Les séparatistes du PKK, que la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis considèrent comme une organisation terroriste, disposent depuis des décennies de bases arrière dans les montagnes de Qandil, dans le nord de l'Irak, non loin de la frontière avec l'Iran.

L'armée turque et des rebelles syriens pro-turcs ont pris le contrôle ce mois-ci de la poche d'Afrin, dans le nord-ouest de la Syrie, qui était tenue par les milices kurdes syriennes des YPG (Unités de protection du peuple), considérées par Ankara comme le prolongement syrien du PKK. Erdogan s'est engagé à poursuivre les opérations militaires le long de la frontière syrienne et il a déclaré dimanche que les forces sous conduite turque allaient prendre le contrôle de la ville de Tel Rifaat.

Nombre de civils et de miliciens YPG se sont rassemblés dans Tel Rifaat, à une quarantaine de kilomètres au nord d'Alep, et aux abords et cette ville, après la prise d'Afrin par les Turcs. Les Nations unies déclaraient ces derniers jours que 75.000 personnes avaient fui l'enclave d'Afrin et trouvé refuge dans le secteur de Tel Rifaat, et disaient s'attendre à la poursuite de cet exode.

(Lisa Barrington; Eric Faye pour le service français)