Les Houthis disent développer leurs moyens militaires

DUBAÏ (Reuters) - Le chef des Houthis a déclaré vendredi que le mouvement chiite yéménite allait continuer à développer ses moyens militaires après avoir multiplié récemment les tirs à destination de l'Arabie saoudite, qui dirige une coalition en soutien au président yéménite.

La défense aérienne saoudienne a intercepté mercredi trois missiles tirés par les Houthis vers la capitale Ryad et d'autres villes, ont rapporté les médias officiels saoudiens. C'est la quatrième fois en cinq mois que des missiles ont été interceptés au-dessus de la capitale saoudienne.

Deux drones ont par ailleurs été abattus au-dessus de villes situées au sud de l'Arabie, ont-ils annoncé.

"Tant que les agressions continueront, notre capacité militaire va être accrue et développée", a affirmé Abdul Malik al Houthi durant un discours diffusé par la chaîne de télévision des Houthis, Al Massirah.

Le groupe a le droit de construire des drones et de les utiliser, a-t-il ajouté.

Une coalition arabe, conduite par l'Arabie saoudite, mène depuis 2015 une intervention militaire au Yémen contre les rebelles Houthis dans le but de rétablir le gouvernement internationalement reconnu du président Abd-Rabbou Mansour Hadi.

Selon l'Onu, le conflit, toujours en cours, a déjà fait plus de 10.000 morts. Plus de deux millions de personnes ont été contraintes à l'exil.

La télévision privée Belqees a annoncé que l'un de ses photographes était mort des suites des blessures provoquées par un missile tiré vendredi par les Houthis.

Ce missile a frappé une voiture qui transportait des journalistes dans la région d'Al Bayda, a affirmé la chaîne, précisant qu'un journaliste d'une autre chaîne de télévision yéménite a lui été blessé.

Des sources médicales ont confirmé ces informations.

Les Houthis affirment que leurs attaques sont des réponses aux raids aériens menés par la coalition saoudienne depuis 2015.

L'Arabie saoudite sunnite accuse l'Iran chiite, son grand rival dans la région, de fournir des missiles aux Houthis, qui ont pris le contrôle de la capitale yéménite Sanaa et d'autres parties du payes.

(Ghaida Ghantous à Dubaï et Mohammed Ghobari à Aden, Jean Terzian pour le service français)