Les grandes puissances dénoncent les tirs de missiles iraniens

NATIONS UNIES (Reuters) - En tirant des missiles balistiques capables de porter des ogives nucléaires, l'Iran défie la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l'Onu adoptée après l'accord de Vienne en juillet dernier, écrivent les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne dans une lettre que Reuters a pu consulter mardi. Cette lettre a été adressée au secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, et à l'ambassadeur d'Espagne à l'Onu, Roman Oyarzun Marchesi. L'Espagne est chargée de coordonner les discussions du Conseil de sécurité sur la résolution 2231. Les signataires demandent que le Conseil de sécurité examine les "réponses appropriées" à apporter à l'attitude de l'Iran qui en agissant ainsi ne respecte pas, selon eux, ses engagements. De source diplomatique, on semble cependant exclure de nouvelles sanctions contre Téhéran, en raison de la formulation de la résolution qui peut prêter à des interprétations différentes. En effet, cette résolution "invite" l'Iran à faire preuve de modération dans le domaine des missiles balistiques, ce qui peut être interprété de diverses façons. Des diplomates occidentaux ont déclaré que même si les tirs de missiles balistiques iraniens sont contraires à la résolution 2231, ils ne violent cependant pas l'accord de Vienne de juillet dernier. Dans leur lettre, Américains, Britanniques, Français et Allemands évitent de parler de "violation" de la résolution mais relèvent "avec inquiétude que des dirigeants militaires iraniens auraient déclaré que ces missiles étaient destinés à menacer directement Israël". Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a affirmé il y a deux semaines que les missiles balistiques ne servaient qu'à assurer la défense de la République islamique. Les tirs effectués récemment pas l'Iran, a-t-il ajouté, ne constituent pas une violation de l'accord nucléaire conclu l'été dernier entre Téhéran et le groupe P5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne). Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, pour sa part, a appelé les grandes puissances à sanctionner sans attendre l'Iran. (Louis Charbonneau avec Michelle Nichols; Guy Kerivel pour le service français)