Les gouvernements libyens rivaux se bombardent mutuellement

BENGHAZI, Libye (Reuters) - Un avion libyen appartenant aux forces du gouvernement de Tripoli, non reconnu par la communauté internationale, a bombardé mardi les ports pétroliers de Ras Lanouf et Es Sider, sans faire de dégâts importants, a déclaré un responsable des services de sécurité. L'aviation du gouvernement légitime a de son côté bombardé l'aéroport international de Tripoli, un raid mené selon son chef, Sakir el Djarochi, en riposte à une attaque lancée contre l'aéroport de Zintane par des miliciens alliés à l'Aube libyenne, le groupe qui contrôle la capitale. Le chef de l'armée de l'air a ajouté que le gouvernement d'Abdallah al Thinni, réfugié depuis l'été dernier à Tobrouk, près de la frontière égyptienne, prévoyait aussi de bombarder l'aéroport de Misrata, dont sont originaires la plupart des miliciens qui se sont emparés de Tripoli. Un responsable de l'aéroport Mitiga a indiqué que le raid visant la capitale n'avait pas fait de dégâts majeurs. Un peu plus tôt, un porte-parole des forces de sécurité chargées par le gouvernement reconnu internationalement de protéger les infrastructures pétrolières avait fait état lui aussi de "dégâts mineurs" après le bombardement des ports pétroliers situés à l'ouest de Benghazi. "Il (l'avion) a ciblé l'aéroport civil de Ras Lanouf et des réservoirs de pétrole à Es Sider. Les roquettes sont tombées à côté des citernes et n'ont provoqué que des dégâts mineurs", a détaillé Ali Hassi. Un porte-parole du gouvernement de Tripoli n'a pas confirmé cette attaque. Les champs pétroliers et les infrastructures portuaires et aéroportuaires sont des cibles de plus en plus fréquentes de la guerre civile qui déchire la Libye, plus de trois ans après la chute de Mouammar Kadhafi. (Ayman al Warfalli, Tangi Salaün pour le service français)