Les forces spéciales russes impliquées dans la reprise de Palmyre

Le ministère russe de la Défense a annoncé vendredi que des membres des forces spéciales russes ainsi que l'aviation avaient joué un rôle décisif dans la reprise de la cité antique de Palmyre, où les destructions semblent moins importantes que ne le redoutaient les spécialistes des Antiquités. /Photo d'archives/REUTERS/Omar Sanadiki

MOSCOU (Reuters) - Le ministère russe de la Défense a annoncé vendredi que des membres des forces spéciales russes ainsi que l'aviation avaient joué un rôle décisif dans la reprise de la cité antique de Palmyre, où les destructions semblent moins importantes que ne le redoutaient les spécialistes des Antiquités. Moscou a ajouté que des conseillers militaires russes avaient planifié et supervisé les opérations militaires qui se sont achevées jeudi. Palmyre, située au nord-est de Damas dans une région désertique de la Syrie, était de nouveau sous le contrôle de l'Etat islamique (EI) depuis décembre. Les djihadistes, qui en avaient été délogés une première fois en mars 2016, l'avaient reprise alors que les forces pro-gouvernementales syriennes étaient mobilisées dans la bataille d'Alep. Dans un communiqué diffusé jeudi, l'armée de Bachar al Assad a indiqué que la reconquête s'était faite avec le soutien de ses alliés et de frappes aériennes russes. Le général Sergueï Roudskoï, haut responsable de la Défense russe, a précisé lors d'un point de presse vendredi à Moscou que plus de 1.000 djihadistes avaient été tués ou blessés dans l'opération de reconquête. Des images diffusées en direct de Palmyre par la télévision publique syrienne ont montré vendredi des soldats syriens et des membres des forces pro-gouvernementale célébrant leur victoire en haut de la citadelle historique qui domine la ville. Un commandant a expliqué que la contre-offensive s'était déroulée suivant trois axes différents. "Nous avons ouvert les lignes de front sur ces trois directions", a-t-il dit. L'oasis abrite de précieux vestiges romains classés au Patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco. A Damas, le chef du service des Antiquités a déclaré à Reuters que des images prises depuis jeudi suggéraient que les dommages infligés par les djihadistes étaient nettement moins importants qu'on ne le craignait. "Nous pensions que la situation serait bien pire (...), qu'ils auraient achevé les crimes commis pendant leur première occupation", a dit Maamoun Abdulkarim. En janvier, des photographies suggéraient notamment que la façade du théâtre romain, datant du IIe siècle, avait été dégradée. Mais le chef des Antiquités a observé qu'une restauration semblait possible. "Des dégâts ont été commis, mais en général la citadelle est en bon état", a-t-il ajouté. Lors de leur précédente occupation de Palmyre, entre mai 2015 et mars 2016, les djihadistes de l'Etat islamique avaient détruit plusieurs sites, dont une arche vieille de 1.800 ans située près du temple de Bêl. (Andrew Osborn avec Kinda Makieh à Damas et Ellen Francis à Beyrouth; Henri-Pierre André pour le service français)