Les forces irakiennes continuent leur avance dans l'est de Mossoul

PRES DE MOSSOUL, Irak (Reuters) - Ayant amélioré certains problèmes de coordination, les forces irakiennes ont poursuivi leur progression mercredi contre les djihadistes de l'Etat islamique dans l'est de Mossoul après avoir repris deux secteurs supplémentaires. Cette avancée des troupes de Bagdad provoque la fuite de milliers de civils. Ils seraient désormais environ 2.000 à quitter la ville chaque jour, selon les Nations unies. Une unité d'élite du ministère de l'Intérieur est entrée mardi dans le quartier de Missak qui est en cours de nettoyage. Les forces antiterroristes ont de leur côté repris une zone industrielle. Un habitant de Missak raconte avoir eu très peur. "Une batterie antiaérienne de Daech était près de notre maison et tirait sur des hélicoptères. On a vu un petit groupe de combattants de Daech dans la rue qui transportaient des armes légères. Ils ont été touchés par des avions." "Finalement, on a été libéré", a déclaré un autre habitant de Missak, joint par téléphone. "On redoutait que les combats ne soient féroces, mais c'était tranquille comparé à d'autres secteurs. Les types de Daech ont fui sans grande résistance." La plupart des gens qui quittent Mossoul viennent des quartiers est, mais les habitants de la partie ouest, encore totalement contrôlée par l'Etat islamique, sont de plus en plus nombreux à tenter de fuir, en escaladant des ponts bombardés par la coalition ou en traversant le Tigre sur des embarcations. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), un peu plus de 125.000 personnes ont été déplacées de Mossoul. Sur ce total, plus de 13.000 ont fui depuis que la coalition internationale commandée par les Etats-Unis a relancé son offensive, il y a cinq jours. Cela représente une augmentation de près de 50% du nombre de personnes qui fuient chaque jour la grande ville de 1,5 million d'habitants par rapport à la période de plusieurs semaines de calme relatif qui a pris fin ce week-end. L'offensive des forces irakiennes entamée le 17 octobre a permis de reprendre environ un quart de Mossoul. MEILLEURE COORDINATION La concertation entre l'armée irakienne et les forces de sécurité s'est améliorée et l'offensive connaît un nouvel élan avec la conquête de sept quartiers de l'est de la ville depuis la relance des opérations la semaine passée. "Pendant environ deux mois, on a constaté qu'il n'y avait pas une concertation suffisante entre les différents axes d'attaque et entre les différentes forces", a commenté le général Steve Townsend qui dirige la coalition sous commandement américain. "Juste avant Noël a été prise la décision de se réunir beaucoup plus fréquemment et c'est ce qu'ils font", précise-t-il après une visite aux troupes américaines sur place et une entrevue avec des commandants irakiens. Ces derniers se retrouvent de manière plus régulière, ajoute le général Townsend, précisant que ces réunions sont une routine quotidienne pour l'armée américaine quel que soit le théâtre d'opération. "Avant, on assistait à des progrès sur un axe tandis qu'ils s'interrompaient sur un autre. Désormais nous assistons à une progression sur tous les axes dans l'est de Mossoul", note-t-il. Les unités antiterroristes avaient gagné du terrain dans l'est de la ville en octobre mais les groupes de l'armée régulière chargés d'avancer par le nord et le sud progressaient plus lentement et l'opération s'était enlisée. Après le redéploiement, les forces irakiennes avancent maintenant sur trois fronts vers le Tigre. S'exprimant par visioconférence depuis Washington, un porte-parole de l'armée américaine a précisé que le nombre de conseillers dépêchés auprès des forces irakiennes pour cette deuxième phase avait doublé au cours des dernières semaines et atteignait désormais 450 hommes. (Stephen Kalin, avec Isabel Coles à Erbil, Danielle Rouquié, Gilles Trequesser et Pierre Sérisier pour le service français, édité par Tangi Salaün)