Les Etats-Unis isolés lors d'une réunion du G20 sur l'énergie

BARILOCHE, Argentine (Reuters) - Les Etats-Unis sont une nouvelle fois apparus isolés vendredi sur l'accord de Paris sur le climat et l'industrie du charbon lors d'une réunion du G20 consacrée à l'énergie en Argentine.

Le fait que tous les participants se soient engagés lors de la réunion en faveur d'une transition vers des énergies plus propres pour réduire les émissions de gaz à effet de serre n'a pas masqué les profondes divergences de vue entre Washington et ses partenaires.

Si le représentant allemand Thorsten Herdan, directeur général de l'Energie au ministère de l'Economie, a insisté pendant la conférence de presse finale sur la "nécessité de sortir du charbon" pour limiter le réchauffement climatique, pas un mot à ce sujet ne figure dans le communiqué conjoint adopté à l'issue de la réunion.

Le texte se contente d'encourager "des investissements et des financements accrus dans les énergies renouvelables", tout en reconnaissant que les "carburants fossiles jouent toujours un rôle majeur".

Au moment où l'administration Trump prépare un plan de soutien aux centrales électriques fonctionnant au charbon qui risquent la fermeture, au grand dam des défenseurs des énergies propres et de l'environnement, Thorsten Herdan a expliqué que le G20 n'était pas "un club qui dit aux autres ce qu'ils doivent faire".

"Il n'est pas possible d'inscrire dans le communiqué que tous les pays devront sortir du charbon à un moment donné car chaque pays a des contraintes différentes", a-t-il justifié.

Malgré le retrait des Etats-Unis de l'Accord de Paris sur le climat décidé par Donald Trump l'an dernier, les participants ont tenu à y faire discrètement allusion dans le communiqué final qui souligne l'importance des "transitions énergétiques" pour réduire les émissions de CO2 et "pour les pays qui sont déterminés à mettre en oeuvre l'Accord de Paris".

"C'est l'une des phrases sur lesquelles nous nous sommes (battus) le plus longtemps" pour surmonter les réticences des Etats-Unis, a reconnu Thorsten Herdan.

Présent en Argentine, le secrétaire américain à l'Energie, Rick Perry, a expliqué pour sa part que le "charbon propre" et le nucléaire étaient "très positifs pour l'environnement".

(Luc Cohen; Tangi Salaün pour le service français)