Les combattants de l'EI se redéploient dans l'ouest de Mossoul

BAGDAD (Reuters) - Les combattants du groupe Etat islamique (EI) se redéploient actuellement dans la partie ouest de Mossoul afin de renforcer leurs lignes de défense, après avoir été délogés de la partie orientale, ont rapporté mercredi des habitants. Des dizaines de djihadistes ont été déployés ces jours derniers dans le secteur du principal complexe médical de la ville, le long de la rive occidentale du Tigre qui partage Mossoul, ont rapporté deux habitants par téléphone. Ce complexe comprend une dizaine de bâtiments qui peuvent servir de points d'observation et de positions à des tireurs embusqués, indiquent-ils. Il est situé entre deux des cinq ponts qui enjambent le Tigre. Le bâtiment le plus élevé compte sept étages, dit l'un des habitants, sous le couvert de l'anonymat. Le Premier ministre irakien, Haïdar al Abadi, a confirmé mardi que l'armée irakienne avait bien pris le contrôle de la totalité de la partie orientale, 100 jours après le déclenchement de l'offensive pour reconquérir la deuxième ville d'Irak, tombée à la mi-2014 entre les mains de l'EI. Selon les Nations unies, 750.000 habitants se trouvent toujours dans la partie ouest de Mossoul, dernier grand centre urbain d'Irak encore entre les mains de l'EI. La partie occidentale pourrait s'avérer plus difficile à reprendre que la partie est, car elle est sillonnée de rues trop étroites pour des véhicules blindés, ce qui permet aux djihadistes de mieux se cacher parmi les civils. Le commandant des opérations de l'armée irakienne à Mossoul, le général Abdoul Amir Rachid Yarallah, a déclaré mardi que les préparatifs d'une offensive contre la partie ouest avaient commencé. "Les informations parvenant de l'ouest de Mossoul sont alarmantes", a déclaré mardi Lise Grande, coordinatrice des Nations unies pour les affaires humanitaires. "Les prix des denrées de base et autres fournitures sont en train de grimper(...). Nombre de familles sans revenus ne prennent qu'un repas par jour. D'autres sont contraintes de brûler des meubles pour lutter contre le froid". (Maher Chmaïtelli; Eric Faye pour le service français)