Les combats en Syrie sans précédent depuis Alep, selon les ONG

Des combats d'une intensité sans précédent depuis la bataille d'Alep, qui s'est achevée fin 2016, se déroulent en Syrie, où les bombardements aériens font de lourdes pertes civiles, rapportent les agences humanitaires. /Photo d'archives/REUTERS/Yiannis Kourtoglou

GENEVE (Reuters) - Des combats d'une intensité sans précédent depuis la bataille d'Alep, qui s'est achevée fin 2016, se déroulent en Syrie, où les bombardements aériens font de lourdes pertes civiles, rapportent les agences humanitaires. Des hôpitaux, des écoles et des déplacés ont été "directement pris pour cibles", ce qui pourrait relever du crime de guerre, déplorent les Nations unies, sans imputer la responsabilité de ces raids. L'armée russe et la coalition sous commandement américain mènent toute deux des campagnes de bombardements dans le cadre de la lutte contre les djihadistes de l'Etat islamique. "Septembre a été le mois le plus meurtrier de 2017 pour les civils, avec des attaques de zones habitées qui font des centaines de morts et de blessés signalées tous les jours", dit Panos Moumtzis, coordinateur régional des opérations humanitaires de l'Onu, dans un communiqué. Des raids aériens ont fait plusieurs dizaines de morts cette semaine à Rakka, ville du Nord que les rebelles arabo-kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS) sont sur le point de reprendre à l'EI avec l'appui de la coalition, et 149 personnes, essentiellement des femmes et des enfants, ont été tuées au cours des douze derniers jours de septembre dans des zones habitées de la province d'Idlib, dans le Nord-Ouest, souligne-t-il. Une série d'explosions a par ailleurs fait 20 morts à Damas et des pertes civiles ont également été signalées dans des zones rurales à la périphérie de la capitale, ainsi que dans les provinces de Hama, d'Alep et de Daïr az Zour, ajoute Panos Moumtzis. Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), dix hôpitaux auraient été endommagés ces dix derniers jours, ce qui a privé des centaines de milliers de personnes d'accès aux soins. "Prises dans leur ensemble, ce sont les violences les plus graves depuis la bataille d'Alep en 2016", estime l'organisation, ajoutant que les "zones de désescalade" instaurées pour ouvrir la voie à un arrêt des hostilités ne sont pas épargnées. (Tom Miles, Jean-Philippe Lefief pour le service français)