Les Bourses se calment, le risque italien reflue

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont terminé mercredi en ordre dispersé une séance moins tourmentée que la précédente avec un reflux du risque politique italien.

Le CAC 40 a cédé 0,20% à 5.427,35 points, pénalisé par un repli de 3,64% pour Vivendi. L'indice parisien boucle ainsi sa sixième séance consécutive de baisse et a perdu plus de 2% depuis le début de la semaine.

Le Footsie britannique a gagné à l'inverse 0,75% et le Dax allemand a progressé de 0,93%.

L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,38% et le Stoxx 600 0,27%, le FTSEurofirst 300 terminant pour sa part quasiment inchangé (+0,03%).

La Bourse de Milan, tombée mardi à son plus bas niveau depuis juillet 2017 et qui a chuté de plus de 12% en dix séances, a rebondi de 2,09% à la faveur d'une amorce de détente sur les rendements souverains italiens: le dix ans est revenu sous 3% après un pic à près de 3,39% mardi et le deux ans reflue sous 2% contre plus de 2,73% au plus haut la veille.

L'indice des valeurs bancaires italiennes a pris 2,58% et Intesa Sanpaolo (+2,98%) figure parmi les plus fortes hausses de l'EuroStoxx 50.

Au lendemain de la flambée de ses rendements observée mardi, l'Italie a lancé une adjudication de dette à 10 ans, levant 5,57 milliards d'euros pour manquer de peu le haut de la fourchette visée, de 3,75-6 milliards.

"La demande pour l'adjudication a été très encourageante et indique clairement que les investisseurs ont toujours confiance dans l'économie italienne, si ce n'est dans le gouvernement", estime Seema Shah, stratège chez Principal Global Investors.

ON DISCUTE EN ITALIE

Les discussions pour former un gouvernement et trouver une solution à la crise politique en Italie montraient de faibles signes d'amélioration mercredi alors que le Mouvement 5 Etoiles (M5S) et la Ligue ont repris leurs concertations.

Les deux partis avaient abandonné durant le week-end leur tentative de former un gouvernement de coalition en raison de l'opposition du président italien Sergio Mattarella à la nomination de l'eurosceptique Paolo Savona comme ministre de l'Economie.

Selon une source proche du M5S, la formation aurait repris les discussions avec la Ligue pour parvenir à un "compromis sur un autre nom".

Ces évolutions ont permis à l'euro de reprendre 1% face au dollar, autour de 1,1656.

En Bourse, l'un des replis sectoriels les plus marqués en Europe a été pour le compartiment des médias (-0,43%), plombé par la chute de Vivendi au lendemain des enchères pour l'attribution des droits de diffusion de la Ligue 1 de football française pour la période 2020-2024, dont Canal+, filiale du groupe, est sorti bredouille.

A la hausse, le compartiment de l'énergie (+2,02%) a profité de la remontée des cours du pétrole. Le baril de Brent prend 2,5% et repasse 77 dollars. Il évoluait à plus de 80 dollars il y a huit jours.

Du coté des valeurs individuelles, Bayer a pris 3,91% après avoir obtenu mardi l'autorisation des autorités américaines de la concurrence de racheter le spécialiste des semences Monsanto, ce qui élimine un obstacle important à la réalisation de cette opération de 62,5 milliards de dollars (54,11 milliards d'euros).

WALL STREET REBONDIT

A l'heure de la clôture en Europe, la Bourse de New York reprend des couleurs après avoir nettement reculé la veille, la hausse du secteur énergétique compensant des indicateurs mitigés. Les trois indices de référence gagnent autour de 1%.

Sur le front macroéconomique, la croissance de l'économie des Etats-Unis au premier trimestre a été légèrement moins forte qu'annoncé initialement, selon la deuxième estimation publiée par le département du Commerce.

L'indice des prix "core PCE", très prisé par la Réserve fédérale (Fed) comme mesure de l'inflation, est ressorti en hausse de 2,3%, contre 2,5% en première estimation. Cet indicateur a eu pour seule répercussion notable une légère réduction des gains du rendement des Treasuries à dix ans, qui gagne encore sept points de base après avoir touché mardi un plus bas de sept semaines, à 2,759%.

Les chiffres moins bons que prévu de l'enquête mensuelle ADP sur l'emploi privé ont très brièvement accentué le repli du dollar face à un panier de devises de référence.

L'indice dollar cède 0,63% pour s'éloigner d'un plus haut de six mois touché la veille.

Les investisseurs attendent désormais la publication à 18h00 GMT du "livre beige" de la Fed sur l'état de la conjoncture économique aux Etats-Unis.

(Édité par Véronique Tison)