Les Bourses pénalisées par un regain d'aversion au risque

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses de la zone euro reculent mercredi à mi-séance et Wall Street est attendue en baisse dans un climat d'aversion au risque avec un regain de volatilité et un mouvement vers les actifs refuges.

À Paris, le CAC 40 perd 0,53% à 5.346,84 points vers 11h40 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,97%.

A Londres, le FTSE 100 évolue sans changement, favorisé par un net repli de la livre sterling.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,55%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,76% et le Stoxx 600 de 0,61%.

Les contrats à terme sur les indices de Wall Street signalent une ouverture en baisse de 0,15% pour le Standard & Poor's 500, de 0,2% pour le Dow Jones et de 0,45% pour le Nasdaq.

En Europe, quasiment tous les indices sectoriels sont dans le rouge, notamment le compartiment des matières premières, dont l'indice Stoxx européen abandonne 0,94%, pénalisé entre autres par la chute du prix du cuivre.

Le secteur technologique perd quant à lui 0,99%, poursuivant le mouvement de prises de bénéfices enclenché sur le compartiment à Wall Street et qui a fait perdre plus de 2% au Nasdaq Composite en une semaine.

STEINHOFF S'EFFONDRE

Parmi les valeurs les plus touchées figure STMicroelectronics (-3,09%), la plus forte baisse du CAC 40.

Les indices de volatilité sont en nette hausse, de près de 8% pour celui de l'EuroStoxx 50.

La plus forte baisse du Stoxx 600, et de loin, est pour le spécialiste allemand de la distribution Steinhoff, qui décroche de 66% après l'annonce de la démission de son président du directoire et de l'ouverture d'une enquête sur des soupçons d'irrégularités comptables.

A Paris, Elior cède 9,24%, le recul le plus marqué du SBF 120, après ses résultats annuels et la présentation de ses perspectives pour 2017-2018, jugées décevantes. Le titre évolue à son plus bas niveau depuis octobre 2015.

Au-delà du mouvement de prises de bénéfice, les préoccupations géopolitiques pèsent sur la tendance, les investisseurs redoutant les répercussions de la reconnaissance probable par le président américain, Donald Trump, de Jérusalem comme capitale d'Israël.

Ce facteur favorise aussi le repli sur les actifs jugés les plus sûrs, comme les emprunts d'Etat. Le rendement du Bund allemand à dix ans revient vers 0,3% dans le sillage de son équivalent américain qui évolue autour de 2,34%, contre plus de 2,41% jeudi dernier.

Cette baisse des taux favorise en Bourse le compartiment immobilier (+0,07%), qui signe l'unique hausse sectorielle en Europe.

WALL STREET ATTEND LES CHIFFRES DE L'EMPLOI PRIVÉ

Sur le marché des changes, le dollar est pratiquement stable face à un panier de devises de référence et progresse légèrement face à l'euro, qui évolue autour de 1,1815 dollar.

La livre sterling, elle, poursuit sa baisse (-0,6%) sur fond de difficultés dans les négociations sur le Brexit.

L'or, valeur refuge par excellence, est à la hausse, à plus de 1.267 dollars l'once.

Pendant ce temps, le bitcoin poursuit son envolée, à plus de 12.500 dollars, près de 14 fois son niveau du début de l'année.

Le pétrole, lui, est en baisse après les chiffres de l'American Petroleum Institute (API) montrant une augmentation des stocks de produits raffinés aux Etats-Unis.

Wall Street surveillera à 13h15 GMT les chiffres de l'enquête ADP sur l'emploi privé en attendant la publication, vendredi, de la statistique mensuelle globale. Ces indicateurs ne devraient pas modifier le sentiment des marchés, convaincus que la Réserve fédérale annoncera dans une semaine qu'elle relève à nouveau ses taux d'intérêt.

(édité par Blandine Hénault)