Les armes lourdes iraniennes retirées à 85 km du Golan, dit Moscou

MOSCOU/JERUSALEM (Reuters) - Les forces iraniennes ont retiré leurs armes lourdes à 85 km de la ligne de démarcation avec les hauteurs du Golan contrôlées par Israël, a déclaré l'émissaire du président russe pour la Syrie, que cite mercredi l'agence de presse russe Tass.

"Les Iraniens se sont retirés et les formations chiites ne sont plus présentes là-bas", a dit Alexander Lavrentiev.

"Il n'y a aucune unité disposant d'armes lourdes qui puisse menacer Israël, à une distance inférieure à 85 km de la ligne de démarcation", a ajouté l'émissaire de Vladimir Poutine.

Avec l'appui de la Russie, de l'Iran et de l'organisation libanaise chiite du Hezbollah, les troupes du régime syrien ont reconquis ces dernières semaines les zones tenues par les insurgés dans le sud-ouest de la Syrie, rapprochant l'armée syrienne de la frontière israélienne.

Le ministre israélien de la Coopération régionale a jugé ce repli insuffisant.

"La ligne rouge que nous avons établie est une intervention militaire et un ancrage de l'Iran en Syrie, pas nécessairement à nos frontières", a dit Tzachi Hanegbi à la radio israélienne, faisant allusion à la menace que posent les missiles et les drones iraniens déployés sur le territoire syrien.

"Il n'y aura ni compromis ni concession à ce sujet", a-t-il ajouté.

Pour les autorités israéliennes, les forces iraniennes et le Hezbollah représentent une menace directe pour la sécurité de l'Etat hébreu. La semaine dernière, un responsable israélien, s'exprimant sous le sceau de l'anonymat, avait déclaré que Moscou proposait d'obtenir que les forces iraniennes ne s'approchent pas à moins de 100 km de la ligne de cessez-le-feu du Golan.

Mais Israël avait rejeté cette proposition, faite lors d'une rencontre entre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

Netanyahu a dit à son interlocuteur russe que "Nous ne permettrons pas que les Iraniens s'implantent même à 100 km de la frontière".

(Polina Nikolskaya et Dan Williams; Eric Faye et Arthur Connan pour le service français)