Les actions reprennent des couleurs mais les taux restent élevés

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont en nette hausse lundi à mi-séance et Wall Street est attendue dans le vert dans le sillage de sa clôture positive de vendredi mais la remontée des rendements obligataires se poursuit, ce qui suggère que les inquiétudes à l'origine des turbulences de la semaine dernière persistent.

À Paris, le CAC 40 prend 1,48% à 5.154,28 points vers 11h30 GMT. À Francfort, le Dax gagne 1,79% et à Londres, le FTSE progresse de 1,22%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 gagne 1,5%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 1,55% et le Stoxx 600 1,48%.

Les contrats à terme signalent une ouverture des grands indices de Wall Street en hausse de plus de 1%.

La Bourse de New York a terminé en nette hausse vendredi, le Dow Jones prenant 1,38% en clôture et le Standard & Poor's 500 1,49% pour ramener leurs pertes sur l'ensemble de la semaine à un peu plus de 5%.

En Europe, où le Stoxx 600 vient d'accuser son repli hebdomadaire le plus marqué depuis plus de deux ans, la confiance paraît revenir sur les marchés d'actions.

LA VOLATILITÉ RECULE

"Les investisseurs sont plus optimistes et achètent des titres devenus relativement abordables", comment l'analyste David Madden (CMC Markets), qui note que les contrats à terme sur l'indice mesurant la volatilité du S&P 500, bon baromètre du moral des traders, recule nettement.

La volatilité, qui a bondi la semaine dernière des deux côtés de l'Atlantique, baisse également en Europe puisque l'indice associé à celle de l'EuroStoxx 50 perd près de 20%.

Si les actions retrouvent la cote, la principale cause de leur baisse récente n'a pas pour autant disparu puisque les rendements des emprunts d'Etat restent élevés face aux craintes d'une accélération de l'inflation.

Le dix ans américain a brièvement franchi le seuil de 2,9% avant de revenir vers 2,88% et en Europe, son équivalent allemand avoisine 0,77% après son pic de jeudi à 0,802%.

Les tensions sur les marchés obligataires devraient persister au moins jusqu'à la publication mercredi du chiffre mensuel des prix à la consommation aux Etats-Unis en janvier, attendu à 1,9% en rythme annuel.

"Le tir à la corde entre les taux et les actifs risqués continue", notent les économistes de Société générale, pour qui "le prochain mouvement global de hausse des taux sera probablement de plus en plus alimenté par des forces non-américaines, en particulier la normalisation à la hausse des taux euros".

Sur le marché des changes, le dollar cède 0,3% face à un panier de devises de référence, l'aversion pour le risque continuant de favoriser le yen. L'euro s'apprécie pour sa part, autour de 1,127 dollar.

LES RESSOURCES DE BASE BRILLENT

Côté actions, la faiblesse du billet vert profite aux valeurs liées aux ressources de base, dont l'indice sectoriel progresse de 2,42% avec la hausse de 1,2% des cours du cuivre.

ArcelorMittal (+2,68%) affiche ainsi l'une des plus fortes hausses d'un CAC 40 presque entièrement en territoire positif puisque seul Airbus (-0,69%) perd du terrain.

A la baisse, l'opérateur de satellites SES Global chute de 6,68%, la plus forte baisse du Stoxx 600, après l'annonce inattendue du remplacement de son directeur général et de son directeur financier.

Le brasseur néerlandais Heineken cède quant à lui 2,7% après une prévision de croissance de sa marge inférieure à l'objectif qu'il s'était lui-même fixé pour les dernières années.

Les cours du pétrole sont en nette hausse, favorisés par la faiblesse du dollar. Le baril de Brent du mer du Nord (+1,3%) se rapproche de 64 dollars et le brut texan repasse 60 dollars (+1,7%).

(Édité par Blandine Hénault)