Les actions repartent à la baisse, les inquiétudes reviennent

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en baisse mercredi à mi-séance et Wall Street devrait les imiter, les préoccupations géopolitiques liées au conflit syrien venant s'ajouter aux inquiétudes persistantes concernant les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.

La prudence des marchés d'actions s'explique en outre par l'imminence de la publication des chiffres mensuels de l'inflation aux Etats-Unis et du compte rendu de la dernière réunion monétaire de la Réserve fédérale.

À Paris, le CAC 40 perd 0,41% à 5.285,85 points vers 10h40 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,52% et à Londres, le FTSE recule de 0,15%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 0,47%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,38% et le Stoxx 600 0,42%.

Les contrats à terme sur les indices de la Bourse de New York signalent une ouverture en baisse de 0,7% à 0,8% tandis que l'indice mesurant la volatilité implicite du S&P 500, surnommé "l'indice de la peur" à Wall Street, est de nouveau orienté à la hausse.

Le ton conciliant choisi par Xi Jinping pour le discours qu'il a prononcé mardi au Forum pour l'Asie de Boao a suffi à redonner confiance aux investisseurs mais ceux-ci attendent désormais de nouvelles avancées concrètes et, dans l'intervalle, se tournent vers d'autres sujets de préoccupation, géopolitique ou macroéconomiques.

L'évolution de la situation en Syrie incite ainsi à la prudence, puisque les déclarations des pays occidentaux, Etats-Unis, France et Grande-Bretagne en tête, suggèrent que des frappes visant le régime de Damas pourraient avoir lieu dans les tout prochains jours après l'attaque présumée aux armes chimiques de samedi à Douma, en dépit de l'opposition de la Russie, soutien de Bachar al Assad et présente militairement sur le sol syrien.

Cette poussée de tension au Moyen-Orient contribue à la hausse des cours du pétrole: le prix du baril de Brent a atteint son plus haut niveau depuis fin 2014 à 71,44 dollars. Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) se traite quant à lui toujours tout près de 66 dollars, à 1% environ de son plus haut de l'année.

Du côté des marchés émergents, le rouble russe perd plus de 2% face au dollar et la livre turque a touché un nouveau plus bas historique.

L'or, valeur refuge par excellence, prend 0,52% à plus de 1.354 dollars l'once.

TESCO ET DEUTSCHE TELEKOM ENTOURÉS

Parallèlement, les marchés attendent les chiffres mensuels des prix à la consommation aux Etats-Unis à 12h30 GMT puis, à 18h00 GMT, le compte rendu de la dernière réunion de la Fed, deux facteurs susceptibles de relancer le débat sur la possibilité d'une quatrième hausse de taux cette année, en plus des trois prévues initialement par la banque centrale.

Sur le marché des changes, le dollar recule un peu face aux autres grandes devises et l'euro progresse légèrement, autour de 1,238 dollar, au plus haut depuis deux semaines.

Les rendements obligataires évoluent peu mais les chiffres de l'inflation aux Etats-Unis et les signaux de la Fed pourraient changer la donne.

Au valeurs en Europe, plusieurs secteurs restent à l'abri du repli général, à commencer par celui de la distribution (+0,69%), dopé par la hausse de 6,18% du britannique Tesco après ses résultats annuels meilleurs qu'attendu.

Le compartiment des télécommunications (+0,22%) tire également son épingle du jeu, porté par le bond de 3,14% de Deutsche Telekom. Le groupe allemand profite des informations sur la reprise des discussions entre sa filiale américaine, T-Mobile US et Sprint en vue d'une fusion.

A l'opposé, le compartiment agroalimentaire cède 1,02% avec le repli de 2,54% de Rémy Cointreau, pénalisé par l'abaissement de la recommandation de JPMorgan à "neutre", les analystes de la banque américaine estimant que la dynamique positive sur les estimations de bénéfices du groupe de spiritueux ralentit.

(Édité par Marc Angrand)