Les actions piétinent, l'euro recule, les taux grimpent

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont terminé lundi en ordre dispersé mais sans grand changement, sous les effets conjugués d'un recul de l'euro et d'une hausse des rendements des emprunts d'Etat sur fond de craintes de resserrement de leurs politiques monétaires par les grandes banques centrales.

Favorisés par le repli de la monnaie unique mais pénalisés par la hausse des taux, les marchés d'actions ont peu varié au premier jour d'une semaine chargée avec une avalanche de publications de résultats mais aussi la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine.

À Paris, le CAC 40 a cédé 0,14% à 5.521,59 points et à Francfort le Dax allemand a reculé de 0,12%.

A Londres, le Footsie britannique s'est apprécié de 0,08% avantagé par un net repli de la livre sterling et une hausse des valeurs liées aux ressources de base.

L'indice EuroStoxx 50 a perdu 0,12%, le FTSEurofirst 300 et le Stoxx 600 reculant chacun de 0,19%.

Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans a brièvement atteint 2,718%, son plus haut niveau depuis avril 2014, tandis que le deux ans touchait, à 2,161%, son plus haut niveau depuis 2008.

En Europe, le dix ans allemand a touché 0,7% pour la première fois depuis fin 2015 et le cinq ans est repassé en territoire positif en début de séance pour la première fois depuis septembre 2015. Le dix ans français, à 0,98%, est quant à lui au plus haut depuis fin mars

L'EURO RECULE, LA LIVRE AUSSI

Les rendements sont stimulés entre autres par l'annonce, vendredi, d'une croissance de 2,6% en rythme annualisé de l'économie américaine sur les trois derniers mois de 2017, par des signaux venus de la Banque du Japon sur l'évolution favorable de l'inflation dans l'archipel et par les dernières déclarations de responsables de la Banque centrale européenne (BCE).

Ils ont profité également du relèvement par le gouvernement allemand de sa prévision de croissance 2018 à 2,4% au lieu de 1,9% précédemment, selon des sources au fait de nouvelles projections qui seront dévoilées mercredi.

Le président de la banque centrale néerlandaise, Klaas Knot, a plaidé dimanche pour un arrêt aussi rapide que possible des achats d'actifs (QE) de la BCE, prévus pour l'instant jusqu'à la fin du mois de septembre.

Dans ce contexte, l'euro, dont la vigueur contrarie la volonté de resserrement de la BCE, recule de plus de plus de 0,5% face au billet vert, repassant nettement sous 1,24 dollar.

La livre sterling cède pour sa part du terrain face au dollar et, dans une moindre mesure, face à l'euro avant la réunion à Bruxelles des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne sur le cadre des négociations à venir sur la "période de transition" appelée à suivre le Brexit après mars 2019.

SANOFI RACHÈTE ABLYNX, QUI S'ENVOLE

Aux valeurs en Europe, le spécialiste des capteurs électroniques AMS, basé en Autriche mais coté sur le marché suisse, a bondi de 16,92% après l'annonce d'un quasi-doublement de son chiffre d'affaires l'an dernier et d'un important relèvement de sa prévision de croissance des revenus d'ici à 2019.

Dans le même secteur, le franco-italien STMicroelectronics a gagné 2,39% - la plus forte hausse du CAC - l'allemand Dialog Semiconductor a pris 1,47% et le français Soitec 2,78%.

L'indice Stoxx de la technologie a progressé de 0,47% mais la meilleure performance sectorielle revient au compartiment des matières premières (+1,26%), qui a profité de la faiblesse du dollar, favorable à la hausse des cours des métaux de base. Dans ce contexte, les géants miniers Glencore (+3,26%) et Rio Tinto (+2,08%) ont fini tout en haut du FTSE-100 à Londres.

Dans l'actualité des fusions-acquisitions, Sanofi a reculé de 0,79% après l'annonce d'une offre d'achat amicale de 3,9 milliards d'euros sur le groupe biopharmaceutique belge Ablynx, qui s'est envolé de 18,53%.

Les cours du pétrole reculent de plus de 1%, pénalisés par la hausse de la production nord-américaine. Le Brent repasse sous 70 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) sous 66 dollars.

A l'heure de la clôture en Europe, les indices de Wall Street perdent de 0,3% à 0,4% avec notamment un repli de 1,52% pour Apple après une information du Nikkei affirmant que le géant de la technologie avait informé ses fournisseurs de son intention de réduire de moitié son objectif de production de l'iPhone X au premier trimestre.

(édité par Véronique Tison)