Les actions hésitent, les PMI dopent l'euro et les rendements

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en léger repli à mi-séance mercredi, freinées par le secteur des médias et de la publicité après l'avertissement du britannique WPP sur son chiffre d'affaires, tandis que l'euro et les rendements des emprunts d'Etat européens profitent des chiffres meilleurs qu'attendu des indices PMI "flash" en zone euro.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en léger repli après sa nette hausse de la veille (+0,99% pour le S&P 500).

À Paris, le CAC 40 est pratiquement stable à 5.131,14 points à 10h30 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,04% et à Londres, le FTSE recule de 0,05%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,31%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,11% et le Stoxx 600 de 0,29%.

Selon les premiers résultats des enquêtes mensuelles IHS Markit auprès des directeurs d'achats, le secteur manufacturier de la zone euro a enregistré en août sa plus forte croissance depuis six ans et demi, compensant la décélération de l'activité des services.

L'indice PMI flash composite de la zone euro a ainsi atteint 55,8 contre 55,7 en juillet alors que les économistes interrogés par Reuters l'attendaient en baisse à 55,5.

"Ces données sont compatibles avec une croissance de 0,5-0,6% au troisième trimestre", estime Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis Asset Management, en notant que "les commandes progressent à nouveau rapidement. Cela devrait se traduire par une hausse de la production industrielle au cours des prochains mois".

Les bons chiffres des PMI ont permis à l'euro d'amplifier sa hausse et aux rendements obligataires de remonter: la monnaie unique s'apprécie de 0,18% face au dollar à 1,1782 après un pic à 1,1793 et sur le marché obligataire, le rendement à dix ans allemand a atteint 0,414%, le français 0,733% et l'italien 2,169%, son plus haut niverau depuis le début du mois.

Le discours de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), lors d'une conférence en Allemagne, consacré essentiellement à la recherche économique, n'a en revanche eu aucun impact notable sur les marchés, qui attendent la conférence de Jackson Hole, aux Etats-Unis, à partir de jeudi.

La livre sterling, elle, accentue son repli et est passée sous le seuil de 1,28 dollar pour la première fois depuis fin juin.

Sur le marché actions, le compartiment des médias et de la publicité pèse sur la tendance avec un recul de 2,25%, plombé par la chute de 10,98% de WPP.

Le groupe britannique, numéro un mondial de la publicité, a abaissé sa prévision de chiffre d'affaires pour l'ensemble de l'année en expliquant que ces derniers mois, "toutes les régions, à l'exception du Royaume-Uni, de l'Amérique latine et de l'Europe centrale et de l'Est, ont enregistré un chiffre d'affaires plus faible que l'an dernier et tous les secteurs sont en baisse".

Dans son sillage, Publicis abandonne 2,94% et chez les diffuseurs, RTL Group perd 1,13% et TF1 3,28%, la plus mauvaise performance de l'indice SBF 120 parisien.

A la hausse, on note la progression de 3,3% du producteur allemand de sel et de potasse K+S, qui affiche l'une des meilleures performances du Stoxx 600 après des informations de presse selon lesquelles il intéresse le fonds activiste Elliott.

A Paris, CGG poursuit sa remontée rapide et prend encore 15,62% après un bond de 14% mardi sur des rumeurs d'intérêt du chinois Sinopec.

Le marché pétrolier est orienté à la baisse, la reprise de la production du principal gisement libyen et les chiffres de l'American Petroleum Institute (API) montrant une hausse des stocks d'essence aux Etats-Unis ayant ravivé les craintes liées au déséquilibre entre l'offre et la demande. Le Brent cède 0,42% à 51,65 dollars, le brut léger américain 0,25% à 47,72 dollars.

(Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)