L'enchanteur (France 2) - Charles Berling : "J’ai un amour et un respect profond pour Romain Gary"

Dans son oeuvre et dans sa vie, Romain Gary a beaucoup joué avec la notion d’identité. Comment avez-vous procédé pour interpréter quelqu’un d’aussi insaisissable ?

Charles Berling : Je voulais comprendre cet être protéiforme, qui s’est réinventé à travers une autre personnalité. En tant qu’acteur, cela me parle énormément. Alors, j’ai effectué un travail réjouissant de relecture de son oeuvre, dans laquelle il s’expose beaucoup : son rapport incroyable avec sa mère, son statut d’exilé, la Résistance… Et j’ai aussi eu la chance de discuter avec sa nièce, Anna Pavlowitch (la directrice des éditions Albin Michel, ndlr), qui l’a connu jusqu’à ses 8 ans. Elle m’a raconté cet oncle qu’elle regardait avec tendresse et curiosité.

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L’Enchanteur montre un Romain Gary charmeur, drôle, colérique, susceptible… Selon vous, qui était-il ?

Pour moi, c’était un homme extrêmement courageux, visionnaire, qui avait une incroyable faculté d’adaptation. Son oeuvre traduit ses valeurs profondes de liberté et de justice. Le titre du téléfilm fait référence à son livre Les Enchanteurs, mais aussi à quelqu’un qui enchantait, dans le sens où il brouillait les pistes, où il amadouait, comme certains le font avec les serpents… Gary était charmeur pour assouvir son besoin permanent de reconnaissance. Il l’était tellement qu’il lui a été très difficile de vieillir. Mais il a toujours gardé vis-à-vis du monde et de lui-même un humour dingue !

Si vous deviez convaincre les téléspectateurs de regarder ce téléfilm, que leur diriez-vous ?

Si vous voulez de la joie, ce bel hommage à un homme fantasque et merveilleux vous fera du bien. J’ai un amour et un respect profond pour cet écrivain, qui, comme Camus, a été mal compris par ses pairs et qui en a souffert. Cette fiction, très bien écrite, lui rend justice, et c’est pour cela que je l’ai acceptée. Avec ce rôle, j’ai été habité par quelqu’un d’autre et, à la fois, au plus près de ce que je suis. J’ai eu le sentiment, comme rarement, de parler de moi !

L'enchanteur, lundi 12 février à 21h10 sur France 2<...

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