L'EI a perdu un quart de son territoire en Syrie et en Irak

BEYROUTH (Reuters) - Le groupe Etat islamique a perdu au cours des 18 derniers mois un quart du territoire qu'il contrôlait en Syrie et en Irak, soit l'équivalent de la superficie de l'Irlande, ce qui devrait l'inciter à multiplier les attentats contre les populations civiles dans les prochains mois. Selon un rapport du centre de recherches IHS publié dimanche, les régions sur lesquelles les djihadistes sunnites ont proclamé un califat sont passées de 90.800 km2 en janvier 2015 à 68.300 km2 aujourd'hui. Cette perte de terrain a incité l'EI a multiplié les attentats au Proche et au Moyen-Orient mais également en Europe, précise l'IHS qui estime que cette tendance va s'amplifier. "Alors que le califat de l'Etat islamique se réduit et qu'il devient de plus en plus clair que son projet de gouvernement échoue, le groupe change les priorités de son insurrection", explique Columb Strack, analyste en charge de l'observation des conflits. "Le résultat que nous pouvons malheureusement attendre est un accroissement des attaques meurtrières de masse et un sabotage de l'infrastructure économique, dans tout l'Irak et dans toute la Syrie, mais également sur d'autres terrains, y compris en Europe". L'armée irakienne a repris le mois dernier le contrôle de la ville de Falloudja, fief sunnite et bastion de l'EI situé à une heure de route à l'ouest de Bagdad. La semaine passée, les djihadistes ont perpétré l'un des attentats les plus meurtriers depuis la chute de Saddam Hussein, tuant près de trois cents personnes dans la capitale irakienne. L'EI a également perdu le contrôle de la ville stratégique de Ramadi fin 2015 et les forces pro-gouvernementales irakiennes se préparent à une offensive contre Mossoul, deuxième ville d'Irak et capitale de fait de l'EI. En Syrie, les djihadistes ont cédé du terrain à la fois aux forces pro-Assad soutenues par la Russie et l'Iran et aux rebelles des Forces démocratiques syriennes, une alliance appuyée par les Etats-Unis. En février, les FDS ont récupéré la ville de Chadadi, un important centre logistique qu'utilisaient les militants, avant d'abandonner la cité antique de Palmyre aux forces syriennes en mars. Une offensive est en préparation pour récupérer la ville de Rakka, capitale de fait de l'EI en Syrie. (Maher Chmaytelli et Lisa Barrington; Pierre Sérisier pour le service français)