Lecture «Agir pour l’école» sème la discorde par sa méthode

Proche du ministre de l’Education et hébergée à l’Institut Montaigne, soutien de Macron, l’association expérimente dans 500 classes un apprentissage syllabique rigide. Les instituteurs sont circonspects sur l’efficacité du dispositif, en particulier dans les quartiers populaires.

Elle a accepté de parler, mais avec appréhension, de peur d’avoir des ennuis supplémentaires. Sibylle (1) est enseignante en CP dans un quartier défavorisé. Depuis septembre, elle participe à une expérimentation sur l’apprentissage de la lecture, pilotée par l’association Agir pour l’école (APE). Au départ, elle était plutôt enthousiaste, même si elle s’est retrouvée dans cette histoire sans trop le vouloir ni comprendre où elle mettait les pieds. «En fait, mon inspectrice nous a désignés volontaires. Avec les collègues, on ne s’est pas senti de refuser. On a essayé de voir le bon côté, de se dire que c’était une expérimentation, donc certainement révolutionnaire.» Mais au fil des semaines, le doute s’installe : «Je découvre le protocole au fur et à mesure, nous n’avons eu aucun document en amont. Je dois prendre les élèves par petits groupes pendant trente minutes chaque jour. Ils ont un cahier en noir et blanc sans images ni couleurs et ils lisent toujours la même chose. Ce sont des syllabes, qui n’ont pas de sens. Des faux mots. C’est très rébarbatif. Pour l’instant, mes élèves n’ont pas compris que des syllabes peuvent faire des mots et les mots des phrases… Cela viendra, j’imagine. Mais je m’inquiète un peu.»

Il y a autre chose qui la turlupine : le protocole, qu’elle doit appliquer à la lettre, prévoit de recommencer le même exercice jusqu’à ce que l’élève y arrive. «Dans ma classe, plusieurs enfants sont bloqués à la même page… J’ai fini par craquer, je les ai fait passer au module suivant. Les intervenants d’Agir pour l’école n’étaient pas contents.» Régulièrement, en effet, interviennent dans sa classe des «chargés de mission» de l’association. «L’un d’eux m’a quand même sorti (...)

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