Le Venezuela va être suspendu du Mercosur

À Caracas, le Venezuela. Le pays va être suspendu du Mercosur, bloc sud-américain de libre-échange, faute d'en avoir respecté les conditions d'appartenance, a dit jeudi un responsable gouvernemental brésilien. La décision pourrait intervenir dès vendredi. /Photo prise le 1er décembre 2016/REUTERS/Ueslei Marcelino

BRASILIA (Reuters) - Le Venezuela va être suspendu du Mercosur, bloc sud-américain de libre-échange, faute d'en avoir respecté les conditions d'appartenance, a dit jeudi un responsable gouvernemental brésilien. La décision pourrait intervenir dès vendredi. Selon ce responsable, qui a préféré rester anonyme, le Mercosur estime que le Venezuela ne remplit plus les critères économiques du Mercosur, ni ses engagements en matière de droits de l'homme ou d'immigration. Les autres membres du bloc sont l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay. "Le Venezuela n'a pas adopté toutes les règles d'appartenance et les traités qu'il avait promis", avait dit auparavant un autre responsable gouvernemental brésilien. "Tout indique que le Venezuela sera suspendu à partir de décembre." De source gouvernementale argentine, on indique cependant que la décision n'interviendra pas avant une réunion des ministres des Affaires étrangères du Mercosur le 14 décembre. Dominé pendant des années par des gouvernements de gauche, ce marché commun a rebasculé à droite avec l'arrivée au pouvoir de nouveaux dirigeants en Argentine puis au Brésil. Le Venezuela socialiste, en proie à une grave crise économique, sociale et politique, a déclaré qu'il ne quitterait pas le Mercosur et dénonce une campagne menée par les gouvernements de droite argentin, brésilien et paraguayen pour le chasser de l'organisation. La chef de la diplomatie vénézuélienne, Delcy Rodriguez, a déclaré que son pays avait demandé aux autres pays membres d'activer un mécanisme de résolution des conflits. En cas de suspension, le Venezuela n'encourrait pas de sanctions mais serait écarté des réunions de l'organisation et des négociations commerciales, ont expliqué les responsables gouvernementaux brésiliens. (Alonso Soto, Lisandra Paraguassu; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)