COR-Le sergent US Bergdahl accusé de désertion en Afghanistan

Pancarte célébrant la libération du sergent américain Bowe Bergdahl en juin dernier à Hailey, dans l'Idaho. Cet ex-otage des taliban libéré au printemps dernier en échange de cinq prisonniers afghans a été formellement accusé de désertion et mauvaise conduite. /Photo d'archives/REUTERS/Patrick Sweeney

FORT BRAGG, Caroline du Nord (Reuters) - Correction des peines maximales de prison dont il est passible au 3e paragraphe, précisions sur le contexte. Le sergent américain Bowe Bergdahl, ex-otage des taliban libéré au printemps dernier en échange de cinq prisonniers afghans, a été inculpé mercredi de désertion et mauvaise conduite face à l'ennemi, a annoncé l'armée américaine. D'après son avocat, le sergent Bergdahl, 28 ans, comparaîtra le 22 avril dans une base située à San Antonio, où il occupe des fonctions administratives. L'audience devra déterminer si le dossier d'accusation justifie son renvoi devant une cour martiale. Le chef d'inculpation de mauvaise conduite face à l'ennemi avec mise en danger de son unité est passible d'une peine de prison à perpétuité; la désertion peut lui valoir jusqu'à cinq ans d'emprisonnement Affecté à un poste avancé de la province de Paktika, dans l'est de l'Afghanistan, il avait disparu le 30 juin 2009, quelques semaines seulement après son arrivée, quittant la base après un tour de garde en laissant derrière lui son arme, ses munitions et son gilet pare-balles. Il avait ensuite été capturé par les taliban et détenu pendant près de cinq ans avant d'être libéré en mai dernier en échange du transfert vers le Qatar de cinq taliban qui étaient détenus au camp militaire de Guantanamo. Les conditions de sa libération ont provoqué une vive controverse aux Etats-Unis, où d'anciens frères d'armes l'ont accusé d'avoir déserté peu avant sa capture. "Il a mis nos vies à tous en danger", a déclaré mercredi l'ancien sergent Evan Buetow, qui servait avec Bergdahl. "Des hommes de notre compagnie sont morts quand je ne pense pas qu'ils auraient péri s'il n'était pas parti." A l'époque de sa libération, le secrétaire à la Défense Chuck Hagel s'était dit "offensé et outré" par ces allégations. Le patron du Pentagone avait ajouté que la conduite du sergent Bergdahl serait "jugée sur les faits, pas sur des rumeurs ou des insinuations". (Kelly Twedell avec Emily Stephenson et David Alexander à Washington; Henri-Pierre André pour le service français)