Le sens de la fête : pourquoi le film des réalisateurs d'Intouchables déçoit

On avait adoré Intouchables, Samba et Nos jours heureux. On attendait avec impatience Le sens de la fête. Mais le résultat est loin d’être à la hauteur des attentes.

Thibault GRABHERR / QUAD – TEN FILMS – GAUMONT – TF1 FILMS PRODUCTION
Thibault GRABHERR / QUAD – TEN FILMS – GAUMONT – TF1 FILMS PRODUCTION

Une fausse bonne idée
Le nouveau film du duo Nakache-Toledano plonge le spectateur dans les coulisses d’un mariage, aux côtés du traiteur, du photographe, du DJ, des serveurs… Amusant sur le papier mais, à trop cumuler les personnages, le duo enfile les saynètes les unes après les autres, ne permettant jamais au spectateur de s’attacher à quiconque.

Bacri en mode mineur
La meilleure répartie de Jean-Pierre Bacri sur ce film, c’est celle qu’il donnait à un spectateur lors d’une récente avant-première. Plus drôle et plus créatif que sa performance à l’écran, peu inspirée, aussi fan soit-on du Monsieur.

Des personnages caricaturaux
Hélas, la star du long-métrage n’est pas aidée. Outre Gilles Lellouche qui fait le job en DJ flambeur accroché à son statut d’artiste, les autres personnages sont très clichés ou désincarnés (Macaigne encore en dépressif, Rouve encore en beauf…). Mais la palme revient à Benjamin Lavernhe qui, dans la peau du marié odieux (sans jamais être drôle), joue faux de A à Z.

Un manque d’humanité et de tendresse
Ce qu’on aimait dans Intouchables et Samba a ici totalement déserté le scénario. Il y a certes quelques micro-tentatives pour faire naître l’émotion (le traiteur qui dit avec “tendresse” ses quatre vérités au photographe boulet, l’amourette entre le DJ et l’adjointe du traiteur…) mais tout semble fabriqué. Pas le moindre attendrissement ici. Il n’y a rien à faire: ça ne prend pas !

Le cliché de trop
Les réalisateurs tombent même dans la facilité, écueil qu’ils avaient jusque là évité dans chacun de leurs films. Notamment au terme de l’histoire, lorsque des membres du staff sri-lankais sauvent la mise aux organisateurs lors d’une panne de courant en jouant de la musique traditionnelle. Tarte et fake.

Un teaser qui dit tout
La bonne vanne du film ? Vous l’avez dans la bande-annonce : c’est celle des SMS ! D’ailleurs, les cinéastes l’ont trouvée si drôle qu’ils la répètent, nuisant ainsi à son efficacité. Résultat : l’ennui s’installe très vite et la sensation de gros ratage ne vous quitte plus.

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