Le Sénat US s'intéresse aux relations russes du gendre de Trump

Jared Kushner (photo), gendre du président américain, Donald Trump, se rendra à l'invitation de la commission du Sénat américain qui souhaite l'auditionner dans le cadre de son enquête sur les liens entre l'entourage du président américain et des responsables russes, a annoncé lundi la Maison blanche. /Photo prise le 17 mars 2017/REUTERS/Jim Bourg

WASHINGTON (Reuters) - Jared Kushner, gendre de Donald Trump, se rendra à l'invitation de la commission du Sénat qui souhaite l'auditionner dans le cadre de l'enquête sur les liens entre l'entourage du président américain et des responsables russes, dit la Maison blanche. Conseiller de Donald Trump pendant sa campagne présidentielle et désormais à la Maison blanche, Jared Kushner sera la personnalité la plus proche du président à être auditionnée par la commission, qui s'intéresse au rôle que la Russie a pu jouer lors de l'élection de novembre dernier. "Tout au long de la campagne et de la (période) de transition, Jared a servi de point de contact entre les gouvernements étrangers et les responsables (...) et donc, en raison de ce rôle, il a volontairement décidé de s'entretenir avec la commission du président Burr mais il n'a reçu aucune confirmation sur une date pour cette réunion", a déclaré lundi le porte-parole de la Maison blanche, Sean Spicer. Quatre commissions sénatoriales, au moins, se penchent sur les soupçons d'intervention de la Russie dans la campagne et sur les relations que l'entourage de Donald Trump aurait pu nouer avec Moscou. La semaine dernière, le FBI a confirmé qu'il enquêtait lui aussi sur ce dossier. La commission du Sénat souhaite notamment interroger Jared Kushner sur l'organisation en décembre de deux rencontres avec l'ambassadeur de Russie à Washington, Sergueï Kislyak, à la Trump Tower, et une réunion avec le dirigeant de la Banque russe de développement (VEB), Sergueï Gorkov. L'ex-conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn, forcé de démissionner après avoir dissimulé ces discussions au vice-président Mike Pence, était présent. Dans un communiqué, la banque a confirmé la tenue de rencontres avec "un certain nombre de représentants des plus grandes banques et établissements commerciaux des Etats-Unis, notamment Jared Kushner, le directeur de Kushner Companies". A Moscou, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré à la presse que la rencontre entre la compagnie de Jared Kushner et la VEB relevait "de la routine dans les relations d'affaires". Selon deux employés du Congrès, le Sénat cherche à savoir si Michael Flynn et Jared Kushner ont discuté d'éventuels investissements dans des propriétés du groupe immobilier Kushner ou du groupe Trump en cas de levée des sanctions. ACCUSATIONS D'ÉCOUTES En parallèle, le mystère des allégations de Donald Trump quant aux écoutes qui auraient été organisées contre lui par l'administration Obama s'épaissit. Le directeur du FBI, James Comey a assuré qu'il n'existait aucune preuve que Donald Trump ait été écouté pendant sa campagne sur ordre du président de l'époque. Celui de la NSA, Mike Rogers, a rejeté toute implication des services de renseignement britanniques. Le républicain Devin Nunes, qui dirige la commission des renseignements de la Chambre des représentants, a exclu que la Trump Tower ait été placée sur écoutes mais a concédé la possibilité du recours à d'autres méthodes de surveillance contre Donald Trump et ses collaborateurs pendant la campagne. Lundi, on a appris que Devin Nunes s'était rendu à la Maison blanche la veille de sa déclaration au Congrès. Les démocrates l'accusent d'avoir orienté ses conclusions en faveur du président. "Le président Nunes paraît plus intéressé par la protection du président que par la recherche de la vérité", a déclaré le chef de file de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer. Son homologue à la chambre basse, Nancy Pelosi, a réclamé sa démission du comité d'enquête sur les liens présumés entre Trump et la Russie. Devin Nunes a assuré qu'il n'avait pas rencontré le président à la veille de son audience au Congrès et qu'il s'était rendu à la Maison blanche pour voir une de ses sources dans un "lieu sûr". (Patricia Zengerle, Susan Heavey et David Shepardson, avec Maria Tsvetkova à Moscou, Nicolas Delame et Julie Carriat pour le service français, édité par Gilles Trequesser)