Le Rwanda à nouveau accusé de soutenir les rebelles burundais

Armes récupérées par la police burundaise à Bujumbura. Un rapport confidentiel remis au Conseil de sécurité des Nations unies accuse le Rwanda d'avoir fourni des formations, des financements et un soutien logistique aux rebelles burundais jusqu'au début 2016. /Photo d'archives/REUTERS/Jean Pierre Aime Harerimana

par Michelle Nichols NATIONS UNIES (Reuters) - Un rapport confidentiel remis au Conseil de sécurité des Nations unies accuse le Rwanda d'avoir fourni des formations, des financements et un soutien logistique aux rebelles burundais jusqu'au début 2016. Une commission de six experts indépendants, mise sur pied par les Nations unies pour veiller au respect des sanctions imposées à la République démocratique du Congo (RDC), a fait savoir de façon confidentielle en février que 18 combattants burundais de l'est du Congo avaient dit avoir été recrutés dans un camp de réfugiés au Rwanda à la mi-2015 et entraînés par des instructeurs parmi lesquels figuraient des militaires rwandais. Kigali dément ces accusations. Dans leur dernier rapport, dont Reuters a pris connaissance jeudi et qui doit faire l'objet d'une discussion vendredi au comité des Sanctions du Conseil de sécurité de l'On, les experts indiquent qu'"un soutien externe similaire s'est poursuivi jusqu'au début 2016". "Il a pris la forme d'entraînements, de financements et de soutiens logistiques aux combattants burundais venus du Rwanda en RDC. "Le groupe a aussi rencontré des ressortissants rwandais qui ont dit avoir participé à l'entraînement des combattants burundais ou avoir été envoyés en RDC pour participer au soutien de l'opposition burundaise", écrivent-ils Ces conclusions vont à l'encontre des propos tenus ces derniers mois par des responsables occidentaux, suggérant que le soutien rwandais aux rebelles burundais semblait avoir cessé l'an dernier. Citant des officiers congolais, les experts indiquent par ailleurs que la Corée du Nord a fourni des pistolets à la police et à l'armée de RDC, malgré l'embargo en vigueur, et a dépêché 30 instructeurs pour former la garde présidentielle et les forces spéciales. (Danielle Rouquié et Jean-Philippe Lefief pour le service français)